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INSCRIPTIONS SUR LES ENSEIGNES D’ATELIERS, DE BOUTIQUES ET SUR LES PLAQUES DE VÉHICULES ET DE MOTOS AU BÉNIN : De véritables moyens populaires d’expression et de communication

INSCRIPTIONS SUR LES ENSEIGNES D’ATELIERS, DE BOUTIQUES ET SUR LES PLAQUES DE VÉHICULES ET DE MOTOS AU BÉNIN : De véritables moyens populaires d’expression et de communication

INSCRIPTIONS SUR LES ENSEIGNES D’ATELIERS, DE BOUTIQUES ET SUR LES PLAQUES DE VÉHICULES ET DE MOTOS AU BÉNIN
De véritables moyens populaires d’expression et de communication
. Des mots chargés de sens et d’histoires

Dans les villes du Bénin, devant chaque atelier, boutique ; et même derrière des plaques de motos et de véhicules, il n’est pas rare d’y voir inscrire des noms ou même des phrases pour désigner ces objets en question. Chaque propriétaire d’atelier, de boutique, de moto ou de voiture essaie de griffer ces éléments de leurs patrimoines de manière singulière. Cependant, loin d’être un fait de hasard, ces inscriptions sont souvent chargées de sens et d’histoires.

Édouard ADODE

«Qui vivra, verra», «Dieu est grand», «La vie continue», «La patience », «C’est le moment », «Qui est Dieu ? », voici quelques unes des inscriptions qu’on voit le plus souvent sur les plaques des ateliers et boutiques ; également derrière certains véhicules et motos dans les villes du Bénin. Ces genres d’inscription font partie du quotidien des béninois. Si certains utilisent la langue française pour nommer leurs patrimoines, d’autres préfèrent carrément s’exprimer dans leurs langues maternelles pour mieux se faire comprendre. Ainsi, on peut décoder sur certaines plaques les noms comme, «Témitokpè», «Olowun Tossi», « sé suru», «Mahu klo» la liste est longue. Cette manière de s’exprimer pour personnaliser une réalisation au Bénin devient récurrente.

Comment baptiser un élément de son patrimoine ?

Le choix de ces identifiants, se fait selon les circonstances et certains événements qui ont marqué positivement ou négativement la vie du propriétaire. « J’ai mis la patience derrière ma moto parce que j’ai trop souffert avant de l’avoir. J’ai subi assez de honte du fait que je n’en n’avais pas. J’entre dans ma chambre et je pleure et je disais quand aurai-je de l’argent jusqu’à acheter une moto. Mais aujourd’hui j’ai plus qu’une moto, donc en toute chose, c’est la patience», confie Lucien Mèwanou conducteur de taxi moto. Tout comme Lucien, ces inscriptions cachent de longues histoires de leurs auteurs. Ces histoires palpitantes les unes que les autres varient selon les individus. Cependant, le dénominateur commun de ces histoires est souvent la déception ou des temps de souffrance. Par contre quelques événements heureux sont immortalisés à travers certains de ces écrits. Comme le témoigne dame Rosine patronne d’un atelier de coiffure à Tranza, «j’ai donné le nom  »love » ce qui signifie amour à mon atelier parce que mon mari m’a comblée de joie. C’est grâce à son amour que je suis ce que je suis aujourd’hui. Il m’a soutenue depuis mon apprentissage. C’est pour lui être reconnaissante tout simplement », explique-t-elle fièrement. À côté de ceux-ci, on remarque également des inscriptions fantaisistes de la part de certains plaisantins. Ainsi, il n’est pas rare de lire par endroit surtout sur les motos, «Yorobo», «Cr7», «tonton», voire même des grossièretés. Au même moment, certains prennent ces canaux pour faire leur profession de foi en inscrivant sur ces supports des versets bibliques ou coraniques.
Voici donc comment se présente l’univers de ces plaques et de ces enseignes qu’on rencontre partout au Bénin. Cependant, ces noms qui sont si chers à leurs auteurs restent pour la plupart non protégés parce que bon nombre d’entre eux ne savent pas grandes choses de la procédure de sécurisation du nom commercial.

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