
Numérotation à 10 chiffres au Bénin
Du 31 octobre au 9 novembre 2024, des ateliers de renforcement de capacités et installation des acteurs pour animation des Systèmes d’Alerte Précoce (Slap) des conflits communautaires, des risques de radicalisation et d’extrémisme violent au niveau national, départemental et local ont été organisés dans 16 communes du nord-Bénin. C’est une initiative du Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) et le Royaume de Pays-Bas à travers le Projet d’Appui au Renforcement de la Cohésion Sociale, à la Prévention de l’Extrémisme Violent et à la Lutte contre les Conflits liés à la Transhumance (Pacoso-Pev-Lct). Ainsi, les acteurs pour l’animation des systèmes d’alerte précoce des conflits communautaires ont été installés dans les 16 communes d’intervention du projet. Cette initiative est saluée par plusieurs acteurs. Lisez plutôt leurs impressions.
Wilfried AGNINNIN
Idrissou Maiguizo, instituteur, vice-président de l’association de jeunes de l’Arrondissement de Karimama centre
«C’est une très belle séance parce qu’au finish, on a gardé beaucoup de choses qu’on ne peut pas garder en soi, il faut partager. On a débattu sur les conflits communautaires, la radicalisation et l’extrémisme violent. Comme conflits communautaires auxquels on assiste dans nos zones ici, il y a été question de la transhumance nocturne, qui amène des conflits entre agriculteurs et éleveurs et le fait de faire des cultures sur les couloirs de passage. Nous avons compris que si nous voyons un cultivateur en train de labourer au niveau des couloirs de passage, il faudra alerter au plus tôt les autorités communales ou les commissaires pour qu’ils prennent les dispositions pour expliquer à cet agriculteur ce que cela va générer après. Par rapport à la radicalisation aussi si nous constatons qu’il y a des écoles fondamentalistes qui viennent s’implanter dans notre localité, il faut vite aussi alerter les autorités. Donc tout est dans la prévention. Il ne faut pas qu’on voit des choses qu’on se taise et dire que cela ne nous concerne pas et quand cela va se généraliser celui qui dit qu’il n’est pas concerné va se retrouver aussi dans des difficultés. Pour cela, nous allons faire l’effort d’alerter».
Alfari Pougouno, Producteur de coton et chef de village
«Cette séance nous a ouvert les yeux. Il avait des comportements qui doivent être abandonnés si nous voulons vraiment vivre dans la paix. Nous avons compris qu’on doit œuvrer pour vivre-ensemble. Il ne faut plus diviser les gens, faire de la discrimination et dire par exemple que tel n’est pas de telle religion, ou que c’est telle religion qui est la meilleure. Il ne faut plus continuer par diviser les différentes religions. En plus de cela, on nous a montré l’importance de partager l’information. Il faut suivre ce que les enfants font ; où ils vont, quelles sont leurs fréquentations. C’est important. Ce fut une très bonne séance».
Ali Bedari, Président communal des producteurs de riz de karimama
«Je suis très satisfait. On a parlé de tout ce qu’il faut faire pour que certains conflits n’amènent pas de bagarre. Surtout les conflits entre producteurs et éleveurs, l’intégrisme religieux. Il n’y a pas de religion qui soit supérieur à une autre. Il faut savoir ce que nos enfants font, ce qu’ils apprennent à l’école. Je vais faire la restitution de tout ce qu’on a appris ici avec mes collègues ici lors de nos prochaines rencontres».
Assogba Joachim Thcegnon, Responsable de l’église du christianisme céleste de karimama
«Je remercie le projet encore pour cet apport. Nous avons déjà assisté à deux séances du genre. Cette séance nous a encore rappelé les dispositions qu’on nous avait indiquées entre temps, cela nous réveille et c’est normal. C’est pour notre sécurité. C’est pour le bien être de notre commune. Sans la paix, on ne peut rien faire. S’il n’y a pas la paix, on ne peut pas prier, on ne peut pas mener nos activités lucratives, donc c’est très important. L’appel que nous voudrons lancer, c’est que tous ceux qui sont venus ici ce matin et qui ont eu la chance d’assister à cette séance n’ont qu’à essayer de vulgariser ce qu’ils ont appris, d’en parler aux leurs pour que les uns et les autres comprennent ce qu’on dit, comprennent l’importance d’alerter dès qu’ils voient des signes anormaux ou des comportements qui peuvent être sources de tensions dans la communauté».