Précédemment pratiqué dans la clandestinité, l’avortement est désormais un acte légal en République du Bénin. La loi sur l’Interruption Volontaire de Grossesse (Ivg) a été adoptée par les députés le mercredi 20 octobre 2021. Selon l’article 17-1 de la nouvelle loi, la grossesse est interrompue sur demande de la femme enceinte lorsqu’elle est susceptible d’aggraver ou d’occasionner une situation de détresse matérielle, éducationnelle, professionnelle ou morale incompatible avec l’intérêt de la femme et/ou de l’enfant à naître. Par ailleurs, face à la presse après l’adoption de la nouvelle loi, le ministre de la santé Benjamin Hounkpatin a expliqué que cette loi vient à point nommé pour réduire les cas de mortalité liés à l’avortement clandestin chez les femmes.
Mais depuis l’adoption de cette disposition, ça jase sur la toile. Les commentaires fussent de partout pour condamner ou apprécier cette disposition. A Parakou, quelques citoyens ont donné leur point de vue sur l’adoption de cette loi qui donne désormais le privilège à la femme de décider de la gestion de son corps. Lisez leur intervention à travers cette vox populi.
Samira ZAKARI
Reine Koto
La légalisation de l’avortement au Bénin est une très bonne initiative. Je remercie le président de la République Patrice Talon pour cette initiative parce qu’au Bénin, que l’avortement soit légalisé ou non, les gens continueront par avorter. Et l’aspect positif ici est que désormais les femmes avorteront dans de bonnes conditions. Elles se rendront dans un centre de santé pour avorter au lieu de rester dans de petites cliniques ou des cliniques à risque pour avorter et perdre la vie. Cette initiative permettra de réduire les enfants de rue, les enfants non scolarisés, et ceux rejetés. Parce que très souvent les parents n’ont pas pris l’initiative de garder la grossesse et là, cela devient une contrainte. Conséquence, ces enfants deviennent des enfants abandonnés et rejetés.
Régis Korogoné
Je pense que c’est une bonne initiative de la part du gouvernement et du parlement. Jusqu’à preuve du contraire, ça doit être aux femmes de décider de ce qu’elles veulent pour leur corps. Les avortements se font de toute façon et c’est mieux de regarder la vérité en face pour pouvoir accompagner les femmes et réduire les risques sanitaires pour elles. Mais l’avortement ne doit pas devenir quelque chose de banal, l’accent doit être mis sur la contraception et l’éducation sexuelle pour que les jeunes filles n’en n’arrivent pas à cette extrémité.
Kelly Vignonzan
Franchement, moi je ne suis pas d’accord, je préfère même le lesbianisme car c’est entre le lesbianisme et l’avortement le choix était porté au cours de la session à l’Assemblée Nationale (An). Je ne suis pas d’accord car l’avortement n’est pas une bonne chose, elle va à l’encontre de la Bible et du Coran. Je préfère qu’ils revoient cette décision. Il y a des familles dans lesquelles on n’avorte pas. Donc c’est la mort des jeunes le gouvernement cherche maintenant ? Quoi qu’il arrive, la grossesse s’assume.
Alpha Kassim Youchaou
La légalisation de l’avortement au Bénin n’est pas une loi recommandée. Par exemple, dans la religion musulmane, l’avortement est le fait de tuer un être humain. Et selon les saintes écritures, quiconque tue son prochain doit être tué aussi immédiatement. Cette loi votée ne permettra pas le développement de notre cher pays. Il y a des lois votées que le gouvernement doit revoir vraiment. C’est tout comme si la population est très dense et il cherche à réduire notre effectif. Si tu te marie et que après le mariage ta femme doit faire des avortements, c’est quoi alors le résultat de votre mariage. Néant, il n’y a rien là. Que le gouvernement regarde une fois encore les lois qu’ils sont en train de voter. Tout cela n’est pas digne de notre pays.