LEGISLATIVES PROCHAINES AU BENIN
Et le report des élections se pointe à l’horizon
Après la rencontre ratée entre le chef de l’Etat Patrice Talon et la classe politique le mercredi 6 mars dernier, l’incertitude sur la tenue des consultations prévues pour le dimanche 28 avril prochain, se renforce laissant entrevoir à l’horizon un report de ces élections. C’est d’ailleurs ce qui semble se dégager des propos du chef de l’Etat à la sortie de cette rencontre boycottée par les forces de l’opposition. Patrice Talon se remet au pouvoir législatif pour trouver une porte de sortie afin de calmer cette situation qui prévaut actuellement dans le pays. Cette porte de sortie ne pourra que passer par le report de la date des élections pour permettre à tous les partis de pouvoir se conformer aux nouvelles exigences légales en matière électorale au Bénin.
Même si d’aucuns pensent que cette porte de sortie est très peu envisageable, elle n’est quand même pas impossible. Car elle est bel et bien prévue par le nouveau code électoral notamment en son article 50 qui dispose, « tout report de la date des élections est interdit. En cas de force majeure, le report de date ne peut être fait qu’après une consultation de toutes les forces politiques engagées dans l’élection concernée et sur décision de la juridiction compétente ».
Ainsi dans le cas d’espèce, l’Assemblée nationale pourra saisir dans les jours à venir la cour constitutionnelle pour la mise en application de l’alinéa 2 de cet article conformément au désir du chef de l’Etat qui disait à la fin de la rencontre, « au besoin, s’il faut que l’assemblée nationale aille en séance extraordinaire pour proposer des mesures nous permettant d’atteindre les objectifs tout en respectant les lois actuelles ou les lois de demain ou d’après demain, ce serait salutaire pour nous tous et nous allons partager le mérite ». C’est en ce moment que les propos du chef de l’Etat auront tous leur sens.
Edouard ADODE