MODIFICATION DE LA LOI FONDAMENTALE
« C’est un triomphe patriotique qui honore la 8e législature » déclare l’honorable Dakpè Sossou
La date du vendredi 1er novembre 2019 restera gravée dans les annales de l’histoire du Bénin. Le mythe autour de la révision de la constitution issue de l’historique conférence des forces vives de février 1990 qui résiste à tous les régimes est désormais brisé dans la nuit du jeudi au petit matin du vendredi dernier par la 8è législature de l’Assemblée Nationale. Dans un esprit consensuel, les parlementaires ont accordé leurs violons, quant à la modification de la loi fondamentale souvent identifiée à la bible qui n’établit guère une nouvelle république. D’ores et déjà, les appréciations vont d’une obédience politique à une autre, chacun y va selon ses appréhensions. A la faveur d’un entretien accordé à la presse le lundi 4 novembre dernier, l’honorable Dakpè Sossou exprime sa satisfaction et parle d’un triomphe patriotique.
« Je suis fier d’appartenir à cette 8e législature de l’Assemblée Nationale qui, enfin, a procédé au toilettage de la constitution du Bénin adoptée le 11 décembre 1990… », Ce sont là les premiers propos de l’honorable Dakpè Sossou qui exprimait ainsi sa fierté dans le processus ayant abouti à la modification de la loi fondamentale. A l’en croire, après plusieurs rejets sur des raisons fallacieuses, il était opportun de désacraliser la constitution pour ainsi y apporter des innovations qui répondent aux défis actuels de la population car selon lui, le grand nombre des béninois s’accorde à reconnaître des imperfections au niveau de ce texte, d’où des corrections. Analysant les modifications ayant trait à la convocation du corps électoral et au parrainage des candidats à la présidentielle, Dakpè Sossou estime qu’il s’agit des avancées importantes. Suivant les nouvelles dispositions de la loi, le chef de l’Etat ne pourra plus convoquer le corps électoral, a-t-il expliqué.
Se référant à tout ce qui se passe à la fin de chaque mandature, le député estime que la suppression d’une telle disposition était devenue une contrainte.
Avec les nouvelles dispositions, la Cena est désormais outillée pour s’engager elle-même, au regard des dates fixées, qu’il y ait de l’argent ou pas. Pour le député de la 18e circonscription électorale, « la démocratie n’a pas de prix ». La constitution, insiste-t-il, a été révisée dans l’intérêt supérieur de la Nation pour le meilleur fonctionnement des institutions et pour le renforcement du système démocratique du Bénin. L’élu du Bloc Républicain a par ailleurs appelé les uns et les autres à lire le document et à éviter de s’emballer dans des diatribes et des injures. Plus loin, l’ancien maire de Lokossa indique qu’ « une constitution, est une loi politique. Sa révision est aussi politique. Elle est plus politique que juridique ». Cette révision, observe-t-il, est très importante avec 36 articles modifiés et d’autres supprimés. Pour lui, le parlement s’est privé ou a été privé de réviser pendant plusieurs années et lorsqu’il en a eu l’occasion, il en a profité. A l’en croire, le régime politique béninois qui est un régime présidentiel n’a pas été dénaturé avec cette constitution.
Le poste de vice-président en soi existe dans beaucoup de régimes présidentiels. Citant l’exemple d’autres pays, il souligne qu’en dehors d’un poste de vice-président, il y a aussi un premier ministre qui est chef du gouvernement, et c’est toujours considéré comme étant un régime présidentiel.
Pour Dakpè Sossou, c’est chaque pays, chaque nation qui définit ce qu’il considère comme étant le régime qui lui convient le mieux. « On fera l’expérience, ça va peut-être nous plaire, ça va peut-être ne pas nous plaire, et à un moment donné, on fera le bilan et le texte dont on est en train de débattre aujourd’hui peut ne pas être définitif », a-t-il confié.
Charles HONVOH (Cpdt Ouémé/Plateau)