Le Ramadan a démarré depuis le lundi 11 mars 2024, au Bénin. Pour vivre ce mois d’adoration et de jeûne en pleine forme, une bonne alimentation du jeûneur s’avère importante. Mais, certains fidèles musulmans ignorent ce principe. Le Professeur Mahamane Sani Mahamane Aminou, nutritionniste dit tout ce qu’il faut savoir sur l’alimentation du jeûneur tout en donnant des conseils.
Mouleykatou SOULEYMANE (Stg)
Le mois sacré du Ramadan est une période d’adoration durant laquelle les fidèles musulmans se privent notamment de manger et de boire. Ceci un peu avant l’aube jusqu’au coucher du soleil. «Et mangez et buvez jusqu’à ce que devienne distinct pour vous le fil blanc du fil noir provenant de l’aube. Puis accomplissez le jeûne jusqu’à la nuit», selon le Saint Coran, au deuxième chapitre, verset 187.
Il est donc très important pour les fidèles musulmans de savoir manger à ces deux moments, afin de rester en forme durant tout le mois de Ramadan.
La prise du repas au réveil
Le repas au réveil est essentiel et se doit d’être consistant et équilibré. C’est de ce repas que l’organisme va tirer toute l’énergie dont il aura besoin tout au long de la journée d’abstinence. Selon le Professeur Mahamane Sani Mahamane Aminou dans son guide, “Ramadan et Nutrition”, «Le repas devra être équilibré en quantité et en qualité. Il va comporter des sucres complexes ou lents: les céréales (riz, bouillie de céréales), les tubercules, du pain. On pourra également consommer les protéines animales telle la viande, le lait; ainsi que des légumes sous forme de crudités et de potage avec un peu d’huile végétale et des fruits».
Au moment de rompre le jeûne
Pour ce qui est de la rupture du jeûne au couché du soleil, le jeûneur doit privilégier des aliments sucrés et bien s’hydrater en buvant suffisamment d’eau pour récupérer. «Il faut noter que deux différents repas sont à prévoir à différents moments à la rupture du jeûne. En premier lieu, le jeûneur musulman au moment de rompre son jeûne peut consommer des dattes, des boissons chaudes et sucrées (thé, lipton, infusions, tisanes), de la bouillie de céréales traditionnellement consommée chez nous avec d’autres boissons sucrées comme le bissap et bien d’autres», a conseillé le nutritionniste. À l’en croire, ces aliments riches en sucre simple ou rapide passent immédiatement dans le sang, parviennent aux cellules et permettent de soulager rapidement la sensation de faim et de soif.
Quant au second repas, il peut être pris 2 à 3h après le premier. À ce moment «il faudra éviter de manger des aliments énergétiques trop gras, surtout les graisses animales (viandes grasses, abats, beurre, lait entier) qui augmentent le taux de cholestérol dans le sang et favorisent la survenue des maladies cardiovasculaires ; et les féculents, surtout sous forme de friture». À ses dires, le repas à ce moment doit être léger mais rassasiant. Le jeûneur musulman devra, au cours du deuxième repas, après la rupture du jeûne, préférer la consommation de crudités avec un peu d’huile végétale, généralement bon pour la santé, ainsi que la consommation des viandes et poissons maigres cuits sans graisse, des laitages à 0% de matière grasse. Il est aussi conseillé de prendre des fruits après le repas.
Mahamane Aminou a fait savoir que ce type de régime est équilibré et apporte les macronutriments (sucres, protéines, un peu de graisse) et micronutriments (vitamines et sels minéraux) nécessaires pour le bon fonctionnement de l’organisme.
Ce que pensent les fidèles musulmans
Il est à noter que le régime alimentaire est en fonction des moyens financiers. «Depuis que le Ramadan a commencé nous ne mangeons que de l’Akassa avec la sauce de gombo sec et du fromage de soja, avant et après le jeûne par manque d’argent. Et nous buvons de l’eau, rarement de jus», relate un jeûneur rencontré à l’Université de Parakou (Up).
Un autre regrette de ne pas être au village pendant ce mois de Ramadan. «Au village pour jeûner, nous mangeons de l’igname pilée avec de la bonne sauce, de la viande et du fromage. Le soir pour rompre le jeûne nous prenons de la bouillie et des ignames frites. Nous mangeons bien au village», a-t-il laissé entendre. Abdoul B., est un jeune issu d’une famille aisée. «Après la rupture du jeûne, la famille mange dans un premier temps des ignames frites ou des beignets de haricots accompagnés de la bouillie à base de sorgho. Ensuite, nous mangeons du riz ou ‘’atassi’’ ou autres mets».
Pour un Ramadan en bonne santé, le jeûneur musulman doit veiller, dans la mesure du possible à diversifier son alimentation. Manger un bon aliment au bon moment et suffisamment s’hydrater.
