Le Projet de Cohésion Sociale des régions Nord du Golfe de Guinée (Coso) a organisé à Ouroumonsi Peulh, commune de Nikki, le mardi 21 octobre 2025, une journée culturelle suivie d'une sensibilisation des jeunes agriculteurs et éleveurs à travers le dialogue intergénérationnel. Cette initiative portée par l'Association de Développement Villageois (Adv) de Ouroumonsi Peulh vise à promouvoir une vie pacifique, la cohésion sociale et le vivre-ensemble. Les jeunes ont été sensibilisés sur les méfaits de la consommation de stupéfiants et à la prévention des conflits entre agriculteurs et éleveurs.
Wilfried AGNINNIN
Les populations, notamment les jeunes de Ouroumonsi Peulh, un village de la commune de Nikki, renforcent les liens de cohésion sociale et du vivre-ensemble. À travers cette journée culturelle rythmée par la danse traditionnelle Konkoma, la jeunesse a pris conscience des conséquences néfastes de la consommation de stupéfiants entraînant des comportements déviants. Le dialogue intergénérationnel a permis aux parents de prodiguer de sages conseils aux jeunes sur ce phénomène ainsi que sur la question des conflits entre agriculteurs et éleveurs pour promouvoir une vie pacifique.
Lors de la communication
Pour Hafiz Djaouga, Superviseur communal de Nikki du projet Coso, cette journée a été voulue par la communauté de Ouroumonsi Peulh afin de réfléchir sur les difficultés majeures qui minent leur village, notamment la consommation de stupéfiants par les jeunes et le phénomène de conflits entre agriculteurs et éleveurs. « Nous sommes en train de mettre en œuvre le Dcc attendu, Développement Conduit par la Communauté. Donc, nous sommes venus voir la communauté elle-même pour savoir : Quelles sont vos difficultés ? Quels sont vos soucis et quelles contributions voudriez-vous que le projet puisse vous apporter à travers le gouvernement du Bénin avec l'appui de la Banque mondiale et de la Coopération Suisse ? C'est dans ce sens que le groupe des jeunes de la communauté de Ouroumonsi Peulh a souhaité avoir une journée culturelle », a-t-il expliqué avant d'ajouter que « nous sommes venus pour sensibiliser afin de réduire la consommation de stupéfiants et pourquoi pas mettre fin à la consommation de ces produits toxiques. Et aussi mettre fin aux conflits entre agriculteurs et éleveurs ». À l'en croire, les objectifs ont été atteints au regard de la mobilisation de la communauté et de la qualité des messages passés. Le superviseur Hafiz Djaouga n'a pas manqué de remercier la Banque Mondiale et la Coopération Suisse pour le financement de ce projet ainsi que l'accompagnement du gouvernement béninois, la mairie de Nikki, l'Adv de Ouroumonsi Peulh et la mairie des jeunes de Nikki.
Participants
Revenant sur les conflits entre agriculteurs et éleveurs, Kimba Salifou, sociologue-consultant, a rappelé que ce phénomène ne date pas d'aujourd'hui. « Nous avons identifié avec les communautés, les raisons et les causes profondes de ce phénomène, de sa persistance et nous les avons analysés ensemble avec toutes les parties prenantes, les différents acteurs. Nous avons trouvé ensemble des approches de solutions et un plan d'actions verbal a été élaboré, comme un genre de contrat social entre les éleveurs et les agriculteurs », a-t-il fait savoir. La communauté a relevé comme causes profondes la pression démocratique, l'agriculture extensive, le manque d'emploi, le chômage des jeunes et la non-scolarisation des jeunes. « Nous avons abouti à des engagements de part et d'autre qui ont été communautaires. De chaque côté, chaque partie prenante a pris l'engagement, notamment les éleveurs, pour le respect des couloirs de passage, et éviter que les petits enfants soient à la tête des cheptels. Au niveau des agriculteurs, ils ont pris l'engagement de respecter les espaces réservés pour l'agriculture », a notifié Kimba Salifou. Les sages du village ont pris l'engagement de travailler pour préserver la paix et la cohésion sociale.
Des têtes couronnées
L'artiste culturel de renom Barassounon, invité pour la circonstance, a donné quelques anecdotes, « les bœufs du Bariba sont gardés par les Peulh. La recherche du gain à travers les grandes emblavures par les agriculteurs fait que la terre n'est plus partagée ». Tout ceci, selon le griot, pour ressortir l'importance du Peulh pour le Bariba et vice-versa. Les deux peuples sont d'une même communauté. L'un ne peut vivre sans l'autre.
Animation
En ce qui concerne la consommation de stupéfiants, Franciscain Amadji, Épidémiologiste à la zone sanitaire Nikki-Kalalé-Pèrèrè, a, dans sa communication, mis l'accent sur les dangers de la consommation de ces produits. « Ces produits ont des conséquences sur la santé, le rendement scolaire et la communauté. Nous exhortons les parents à communiquer et à dialoguer avec leurs enfants afin qu'ils soient ramenés à la raison », a-t-il appelé.
Participants
Gnon N'Gobi Chabi Gado, Représentante du maire de Nikki, a reconnu et salué la pertinence des thématiques abordées au cours de cette journée culturelle et de sensibilisation. Selon elle, l'initiative cadre parfaitement avec l'ambition de la mairie de Nikki, celle de mettre la jeunesse au cœur du développement en la préservant de la consommation de stupéfiants. « Nous sommes contents et satisfaits de cette journée qui nous a permis de prendre conscience de notre rôle dans la communauté. Nous remercions les responsables du projet Coso pour cet appui important. Nous prenons l'engagement d'être des ambassadeurs de paix et de lutte contre la consommation des produits toxiques », a exprimé, de son côté, Bio Gado, jeune participant.