NON-ASSISTANCE À PERSONNE ACCIDENTÉE AU BÉNIN : Nécessité de briser le mythe des réalités sociales et culturelles

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L’assistance aux personnes victimes de cas d’accident est recommandée aux citoyens. Ils doivent avoir le réflexe du premier geste de secours afin de sauver les personnes en danger et limiter les dégâts lors des incidents. Mais, ce geste de bon citoyen devient de plus en plus rare au Bénin. Plusieurs raisons expliquent la réticence des populations à apporter leur assistance à leurs semblables en cas de danger. Face à cela, il faut briser le mythe des réalités sociétales et culturelles.

Wilfried AGNINNIN

Bon nombre de citoyens perdent aujourd’hui la vie pour cause de non assistance à eux alors qu’ils étaient en danger. Ces personnes périssent ainsi dans des accidents, incendies, crises et autres incidents. Certains citoyens prennent même le soin de filmer l’incident avec leurs téléphones portables au lieu d’appeler les agents de secours.

Les raisons évoquées par des citoyens

Pour Toumoudagou Sabin, un citoyen rencontré dans la ville de Parakou, plusieurs raisons expliquent sa réticence face à une victime. « J’ai plusieurs fois vu des accidents de circulation mais je n’ai jamais porté assistance à une personne accidentée pour plusieurs raisons. D’abord je suis une personne qui a peur du sang et du coup, quand je vois le sang sur l’accidenté je m’éloigne de la personne. La seconde raison pour laquelle je n’assiste pas les personnes accidentées est que je ne maîtrise pas les premiers secours que je pourrai utiliser pour venir en aide aux accidentés alors de peur de ne pas empirer leur situation je décide de ne pas assister pour leur venir en aide », a-t-il fait savoir. De son côté, Gatien Yakou, est confronté aux réalités de sa culture. A l’en croire, « Souvent je vois les accidents mais je ne peux pas m’arrêter et regarder, ni pour aider. Dans nos traditions, on ne doit pas voir le sang d’un accident. Sinon, si tu vois le sang, tu dois aller faire cérémonie. Quand tu ne la fait pas, c’est un malheur qui va t’arriver ». Outre ces raisons, certaines personnes ont souligné qu’en secourant les accidentés, elles se retrouvent parfois seules à l’hôpital avec la victime ou au commissariat pour la suite de l’enquête.

Les conduites à tenir 

Malgré ces raisons évoquées, certaines personnes se rendent disponibles à apporter leurs secours aux victimes des cas d’accident mais, avec des conditions. « Lorsqu’un accident se produit devant moi, je ne m’en fuis pas. Si les blessures ne sont pas trop, je peux aider à relever les accidentés et après je continue ma route. Sinon, arrivée à l’hôpital tu vas devenir ses parents et payer pour les premiers soins. C’est pourquoi devant des cas d’accident, je préfère appeler les sapeurs pompiers », préfère Honoré Bachabi, un citoyen à Parakou.

Selon le Président de la Croix-Rouge section universitaire de Parakou Zoulkanair Chapargui, il faut suivre le système de Protéger-Secourir-Alerter (Pas). Il se veut plus clair en précisant qu’il faut sécuriser la voie en la barricadant, retirer la personne du lieu de l’accident, appeler les sapeurs pompiers en donnant les indications précises du lieu de l’accident. « Vérifier le triomphe de vie Plus (la conscience, la respiration, l’hémorragie et les autres lésions); vérifier la respiration de la victime, si elle ne respire pas, faites la réanimation cardio-pulmonaire qui comprend deux éléments (le massage cardiaque externe et la ventilation artificielle) », a-t-il ajouté.

Ce que dit la loi

La non-assistance à personne en danger constitue une infraction au code pénal. Cette loi condamne l’omission de prêter secours à une personne en danger. Selon la loi n°2018-16 en République du Bénin, l’automobiliste qui constate l’accident dont est victime un cycliste ou un piéton et s’abstient de lui porter secours est puni par la loi. De même, un citoyen est également condamné pour avoir mal agi ou n’avait pas agi. Ce délit est passif de cinq ans d’emprisonnement. A en croire le code pénal, la personne en danger fait face à un péril grave et imminent, qui menace son intégrité corporelle ou son bien-être moral (détresse) Le témoin a conscience de ce danger. Dans ce cas, les éléments constituants la non-assistance à personne en danger sont réunis.

Pour plus d’actions et d’impacts, il faut rapprocher davantage le service des sapeurs-Pompiers des populations en les dotant d’équipements de secours. Il faut aussi continuer la sensibilisation au profit des citoyens surtout les conducteurs de taxis-motos et de véhicules.

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