PORT DU VOILE PAR LES FEMMES MUSULMANES DANS LES ADMINISTRATIONS AU BÉNIN  : Les préjugés sociaux, un frein à la pratique d’une prescription religieuse 

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Le voile encore appelé « hijab » fait partie des prescriptions divines à la femme en Islam. Ainsi, si le port du voile par la femme fonctionnaire pour couvrir son corps, est la chose la plus normale dans les pays islamiques, cette pratique religieuse peut s’avérer un peu compliquée pour ces dernières dans les administrations béninoises. De ce fait, plusieurs femmes subissent des préjugés sociaux. Pourtant, le Bénin est un pays laïc qui prône la liberté religieuse. 

Ramziath OSSENI (Stg)

Le hijab est un vêtement porté par des femmes musulmanes et qui couvre leur tête en laissant le visage apparent. Il est rendu obligatoire à toutes les femmes musulmanes sans exception à partir de la puberté. C’est ce que confirme d’ailleurs Nadjim Yacoubou, Imam central de la mosquée Okpitirou à Tchaourou. A l’en croire, la sourate 33 verset 59 du Coran parle du port de voile par la femme musulmane. « « Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles, leurs grands voiles. Elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Dieu est Pardonneur et miséricordieux », a-t-il mentionné.

Ainsi, c’est pour se conformer à ces prescriptions religieuses, que des femmes comme Kaossarath, fonctionnaire dans une entreprise à Parakou, malgré leur niveau intellectuel ne sortent pas sans se voiler. « Je suis fière et à l’aise quand je porte mon voile. Cela me rapproche de mon Dieu », a-t-elle confié.

Allant dans le même sens, Houcham Lafia Bio Yérima, président exécutif de l’association Wendia Fáabà a Parakou ne trouve aucun problème à ce que ses employés portent le voile pour venir au service. Pour lui, chacun à sa religion et il faut pouvoir le respecter et le préserver. Le plus important pense-t-il, est le résultat de la personne dans son travail.

D’ailleurs, le Bénin étant un pays laïc donc libre vis-à-vis des religions, cela donne la liberté aux citoyens de pratiquer leur religion. Mais malgré cette ouverture, les femmes fonctionnaires musulmanes rencontrent des difficultés dans la pratique de cette recommandation divine. « Ce n’est pas facile de porter convenablement son voile étant fonctionnaire. On est frappé par le poids des préjugés, souvent on est vu bizarrement par les collègues et la clientèle à cause de notre voile pour ne pas dire stigmatisé. Il y a certains collègues, pour me parler, ils m’appellent « La sainte » », a témoigné Amal T, employée dans un service de télécommunication.

Yousra, fonctionnaire dans un hôtel à Parakou confie avoir été plusieurs fois interpellée par son patron sur son voile. « Malgré moi, j’ai dû arrêter de porter le voile parce que mon patron n’était pas d’accord avec ça. Cela n’était pas trop commode selon lui et que je devais faire un choix. Mais je tiens trop à ce boulot malgré tout », a-t-elle laissé entendre.

Kaossarath de son côté , pense que le manque d’informations par certaines personnes sur ce pan de la religion favorise les jugements à l’endroit des femmes musulmanes voilées qui sont vues différemment dans la société. « A cause de mon voile, tout le monde pense que je suis déjà mariée alors que je ne le suis pas. Ils ne savent pas que c’est une obligation de ma religion. Les hommes ont peur de se rapprocher des femmes voilées et c’est pourquoi d’autres femmes fonctionnaires sont toujours célibataires », a-t-elle expliqué. Mais pour éviter cette stigmatisation sans cesse croissante, certaines femmes font le choix d’ôter le voile et vivre pleinement en outrepassant cette obligation que leur fait la religion.

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