Venu au pouvoir avec la promesse d’un mandat unique, Patrice Talon a semé de doutes dans la tête des béninois et posé des actes qui provoquent en chaque citoyen des questionnements sur sa candidature ou non à l’élection présidentielle de 2021. Mais l’analyse de certains faits et de l’actualité politique de ces derniers jours laisse deviner tout homme averti de la chose politique béninoise que Patrice Talon sera bel et bien de la course dans 5 mois.
En effet, en politique ou dans plusieurs domaines, il y a des signes qui ne trompent pas.
Le premier signe qui renvoit à la candidature de Talon en 2021, c’est cette fameuse affirmation faite au cours d’un entretien télévisé suite à la question du journaliste de savoir s’il sera candidat à sa propre succession vue que la réforme constitutionnelle qui visait entre autre à instaurer le mandat unique a échoué. C’est là le chantre de la rupture a fait le premier pas à travers sa fameuse réponse « j’aviserai ».
Ensuite, la réforme du système partisan intervenue plus tard a permis d’aller à de grands regroupements de partis politiques. Patrice Talon s’en est sorti avec deux grands blocs qui ont participé seul aux élections législatives en se partageant les 83 sièges de l’Assemblée Nationale. Quelques mois après, presque le même scénario se répète à la différence qu’une force politique de l’opposition est parvenue à se qualifier lors des communales et municipales en participant au partage des sièges des conseils communaux. Le parti Force Cauris pour un Bénin Émergent (Fcbe) puisque c’est de lui qu’il s’agit, est parvenu à obtenir des conseillers municipaux et communaux et même 6 maires. Avec la réforme du système partisan et le code électoral qui désormais imposent le parrainage de 16 élus communaux et ou parlementaires pour l’élection présidentielle, Patrice Talon a le boulevard de la Marina ouvert à lui seul en 2021.
Aussi, au cours de sa tournée nationale qu’il a entreprise, Patrice Talon s’est-il montré comme un Chef d’État qui a pris tout son temps à faire un travail technique, préalable à une mise en œuvre œuvre efficace et durable de l’action gouvernementale. Il s’est affiché comme un architecte qui a pris tout son temps pour peaufiner le plan d’une maison, procéder à toutes les études et obtenir le financement pour la concrétisation du plan. C’est justement à l’heure de la concrétisation que Talon semble avoir été surpris par le temps. Il lui faut donc plus de temps pour achever l’œuvre gigantesque entreprise. Cette position qu’a affiché Patrice Talon et qui du reste est logique et cohérente prouve son ambition de briguer un second mandat afin de concrétiser son rêve pour le Bénin.
Enfin, toujours au cours de cette tournée que Patrice Talon aurait voulu au départ sobre, faite de séances d’échanges avec les élus et forces vives des communes, s’est très tôt transformée pratiquement en une campagne de suscitation de deuxième mandat. Et le chantre de la rupture semble avoir aimé car, a affiché un large sourire face aux slogans « Talon 10 ans » que scandaient des foules venues nombreuses l’accueillir à l’entrée de plusieurs villes du septentrion. Amballé, le chantre de la rupture a fait des promesses et pris des engagements à chacune des étapes de sa tournée. Pourquoi faire des promesses ou prendre des engagements à 5 mois de la fin de son mandat s’il n’a l’intention de revenir tenir parole ?
Face à ces éléments, il ressort clairement que la candidature de Patrice Talon en plus d’être une évidence paraît un impératif.
Le temps fera le reste…
Barnabas OROU KOUMAN