La place Tabéra de Parakou a abrité le festival “La nuit des griots pour la paix” le jeudi 23 novembre 2023. Cette initiative émane de l’Association pour le Développement des Communes du Borgou (Adecob), la mairie de Parakou et l’Association Parole d’Afrique (Apa). Elle a été soutenue et financée par le Bureau de la Coopération Suisse au Bénin (Buco). C’était en présence des autorités politico-administratives, des acteurs de la culture, des têtes couronnées, griots, chefs religieux et bien d’autres.
Aboubakar FAÏSSAL (Etd-Cfoman-Daabaaru)
La paix est importante dans le processus de développement de toute nation. Quand elle est menacée, le développement est mis en péril. C’est au regard de tout ceci et en raison de l’insécurité liée à l’extrémisme violent surtout dans la partie septentrionale que ce festival a été initié. Placé sous le thème “Nuit des Griots pour la paix et la prévention de l’extrémisme violent ”, les organisateurs de ce festival ont sensibilisé les populations et proposé des pistes de solutions de transmission pour la promotion de la paix et la prévention de l’extrémisme violent au Bénin. C’était l’occasion également pour eux, au moyen de la sensibilisation, de barrer la route à l’extrémisme violent et à la radicalisation.
En effet, par extrémisme violent, on sous-entend un comportement qui consiste à défendre les positions d’une idéologie ou d’une tendance qui peuvent ainsi mener au terrorisme et à tous les actes qui entravent la sécurité sociale. C’est pour donc prévenir et sensibiliser sur ces actes que les griots ont été ciblés. Les griots qui, selon Séidou Barassounon, président de l’Association Parole d’Afrique sont «l’épine dorsale de la communication sociale, des communicateurs culturels et traditionnels de nos communautés», sauront transmettre l’information le plus loin possible à travers la puissance du verbe et surtout en raison de leur proximité avec les communautés. Il se dit donc satisfait tout affirmant que le message est passé vu le nombre important de griots venus pour la circonstance. «Ces griots là sont des messagers, ceux-là qui iront transmettre le message qu’ils ont reçus de l’Adecob et de l’Association Parole d’Afrique dans le cadre de la paix et de la lutte contre l’extrémisme violent». Il a ensuite notifié que ces messages sont loin d’être du mesquin et qu’à travers ce message, le public indirect sera informé par ces griots venus nombreux.
“Celui qui n’aime pas les mouches doit jeter au loin ce qui les attire”, c’est à travers cet adage africain que le représentant du président de l’Adecob, Tidjani Bani Chabi, maire de la commune de Kalalé invite les populations à s’éloigner de tout ce qui attire l’extrémisme violent. Il pense qu’il faut désamorcer la radicalisation par le dialogue, le respect des droits de l’homme et l’éducation. «Comment prévenir l’extrémisme violent si nous n’éduquons pas nos populations à une culture de la tolérance et de l’acceptation du droit à la différence », s’est-il interrogé. Il pense donc que l’éducation apparaît comme un outil efficace pour atténuer les facteurs de ce phénomène et lutter contre les rhétoriques haineuses et violentes.
Face à ce phénomène qui exacerbe les problèmes de gouvernance et d’inégalités qui sont légions dans nos pays et qui augmentent les conflits violents, le représentant de la cheffe de la coopération internationale Suisse, Florian Brändli a notifié que la paix est un défi qui doit préoccuper plus d’un. C’est pourquoi il a cité Nelson Mandela qui affirme que “La paix est la meilleure arme de développement dont tout peuple puisse disposer ”. C’est ainsi qu’il a salué cette initiative qui vise à véhiculer des messages de paix et de cohésion sociale.
Pour rappel, cet événement a également connu la participation des représentants de différentes confessions religieuses qui ont prié pour une paix durable.