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Procès sur l'affaire de l'accident du bus de la compagnie Baobab express: les victimes n'ont toujours pas gain de cause

Procès sur l'affaire de l'accident du bus de la compagnie Baobab express: les victimes n'ont toujours pas gain de cause

Le drame de Dassa, survenu en janvier 2023, continue de hanter les familles des victimes. Plus de deux ans déjà, l’accident du bus de la compagnie Baobab Express, qui avait coûté la vie à une trentaine de personnes et fait de nombreux blessés graves. Le mardi 21 octobre 2025, la Cour d’appel d’Abomey a tenu une nouvelle audience dans le cadre de cette affaire, en présence des familles des victimes venues de plusieurs localités du pays, ainsi que de l’étranger, notamment de Lyon en France.

Dès l’ouverture de l’audience, la Cour a constaté l’absence de l’Agent Judiciaire de l’État (Aje), retardant ainsi les débats. « La séance a dû être suspendue pendant une quinzaine de minutes avant de reprendre avec la présence de toutes les parties », a expliqué le président de l’association des parents des victimes. Celui-ci, invité à s’exprimer en premier, a rappelé les raisons du recours en appel après le non-lieu prononcé en première instance, dénonçant une injustice qui empêche les familles d’entamer véritablement leur deuil.

Alors que l’Aje a finalement annoncé le désistement de l’État, les accusés et le représentant du Conseil national de la sécurité routière (Cnsr) ont, quant à eux, soutenu qu’il n’y avait « pas matière à poursuivre » et que l’accident relevait d’une simple « fatalité ». Une position vivement contestée par les familles. Leur avocat, Me Damien Falana, a livré une plaidoirie empreinte d’émotion, exprimant « la douleur des parents » et réclamant « justice pour que la vérité éclate enfin ». Le ministère public, partageant cette position, a demandé à la Cour de renvoyer l’affaire devant un tribunal correctionnel.

Mais l’avocat de la défense a plaidé la confirmation du non-lieu, évoquant la mort du chauffeur et l’indemnisation prétendue de 400 millions de francs Cfa par l’assurance. Une argumentation jugée inacceptable par les familles qui estiment que « l’argent ne remplace pas la justice ». La Cour a finalement renvoyé l’affaire au 18 novembre 2025 pour le dépôt des notes de plaidoirie avant la mise en délibéré. Malgré la lenteur du processus, les proches des victimes, vêtus de T-shirts à l’effigie de leurs disparus, restent déterminés. « Nous devons continuer à nous mobiliser, à signer la pétition et à réclamer justice jusqu’au bout », a exhorté le président de l’association. 

L’attente se poursuit donc, avec l’espoir que la lumière soit enfin faite sur cette tragédie qui a endeuillé des dizaines de familles béninoises.

B.Y.F

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