L'esplanade du parc Sntn de Guéma à Parakou, a abrité le mardi 23 septembre 2025, le lancement officiel du projet "Ensemble pour un regard sur les métiers du transport". C'est une initiative portée par l'Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (Ocal) en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (Unfpa) et financée par l'Ambassade du Luxembourg. Elle vise à parvenir à l'égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles pour une égalité des chances dans le domaine du transport.
Freud ADJAKOU (Stg)
L'Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (Ocal) franchit une étape importante, celle de l'inclusion des femmes dans le domaine du transport. Ainsi, à travers cette initiative, l'Ocal ambitionne de favoriser une participation massive des femmes dans ce domaine longtemps quasi réservé aux hommes.
Pour la Secrétaire Exécutive (Se) de l'Ocal Hortense Me, l'objectif principal du projet est de, « promouvoir l’égalité des sexes et d’autonomiser les femmes et les filles, en leur ouvrant les portes d’un secteur traditionnellement masculin, celui du transport ». À l'en croire, ce projet répond à un constat alarmant. « De nos jours, les pays du corridor, et particulièrement au Bénin, les femmes sont quasi absentes des métiers du transport, notamment celui de camionneuse ou de conductrice de poids lourds. Pourtant, le secteur du transport est un levier stratégique du développement économique et social. Et il est impératif que les femmes y trouvent leur place », s'est-elle inquiétée. L'Ocal ambitionne ainsi, à travers ce projet, d'informer et sensibiliser plus de 500 mille jeunes filles et femmes sur les opportunités qu'offre le secteur du transport. « Former 60 jeunes filles et femmes à la conduite de camions en leur délivrant le permis B, C, D, E », a rajouté Hortense Me. Elle a, pour finir, remercié les différents partenaires qui ont permis la mise en œuvre de ce projet. Ces remerciements vont aussi à l'endroit des autorités politico-administratives.
Dans son allocution, le préfet du Borgou Djibril Mama Cissé, a rappelé que ce projet est en parfaite adéquation avec la vision du Chef de l'État. « Le Président Patrice Talon et son gouvernement accordent une place de choix à la promotion de la femme dans les divers secteurs de la vie socio-économique de notre pays, ainsi qu'à l'autonomisation des femmes et des filles » a-t-il déclaré. À l'en croire, l'État a déployé des efforts avec ses partenaires techniques et financiers à travers l'implémentation du projet d'appui à l'autonomisation des femmes et aux dividendes démographiques au Sahel, dont l'impact a été très apprécié par les populations. Tout en encourageant l'itérative, le préfet du Borgou Djibril Mama Cissé a, par ailleurs, souhaité que cet élan se poursuive et s'étende à d'autres pays comme le Bénin afin de créer des générations de femmes à même d'impacter le secteur du transport par leur leadership. Il a, pour finir, exhorté les femmes à s'investir davantage dans les activités de transport routier pour faire valoir leurs potentialités. À son tour, le maire de Parakou Inoussa Zimé Chabi a souligné l'importance de l’initiative visant à promouvoir l’inclusion des femmes dans le secteur du transport, encore considéré comme réservé aux hommes. « C'est tout le sens de ce projet qui vise à briser donc les stéréotypes sociaux et culturels, ouvrir de nouvelles opportunités professionnelles et renforcer la compétitivité et l'efficacité du transport » a-t-il fait savoir. Le maire Zimé Chabi a réaffirmé l'engagement de la municipalité de Parakou à soutenir toute action qui favorise l'inclusion, l'équité et le développement durable. Il n'a pas manqué de saluer la clairvoyance et l'engagement de l'Ocal et de l'Unfpa et des différents acteurs de cette initiative.
En prenant la parole, Régina Aho représentante de l'Ong Health and Development, a notifié que les femmes ont leur place dans le secteur du transport. « Le transport est une voie pour les gens. Et les jeunes filles ont le droit d'y avancer, d'apprendre, d'y travailler et d'y réussir. Chères filles, chères femmes, je vous parle directement, n'ayez pas peur. N'ayez pas peur de franchir les portes que l'on veut vous ouvrir. Votre avenir ne doit pas être dicté par les jugements ni les stéréotypes. Le monde du transport a besoin de votre intelligence, de notre intelligence, de votre persévérance et de notre vision....» a-t-elle convié. Elle a, réaffirmé l'engagement de l'Ong Health and Development à accompagner, soutenir, sensibiliser et informer les filles sur les droits en matière de santé, c'est-à-dire de reproduction. « Prévenir, de dénoncer les violences basées sur le genre, afin que chaque fille et chaque femme puissent évoluer dans un climat sûr et respectueux », a-t-elle complété. De son côté, Madjidou Boukari, représentant la faîtière des transporteurs de Parakou, a salué ce projet. « Leur offrir d'abord le permis B, c’est-à-dire poids légers, puis une expérience pratique auprès des transporteurs avant de leur permettre d'accéder au permis poids lourd, c’est bien plus qu’un projet, c’est une ouverture », s'est-il réjoui. Pour lui, ce projet vient donc comme une réponse concrète pour changer les mentalités et montrer que les femmes peuvent elles aussi, occuper leur place dans le secteur du transport. Madjidou Boukari a pris l'engagement d'accompagner cette initiative en toute responsabilité.
Il convient de rappeler que ce projet prend en compte les filles et femmes des départements du Borgou, de l’Alibori et de l’Atacora.