L’un des 5 piliers importants de l’islam est le jeûne du mois de Ramadan. Ce jeûne qui se présente comme une obligation pour tout musulman ayant ses facultés en place et jouissant d’une parfaite santé. Cette année encore, la communauté musulmane du monde entier va se conformer à cette exigence de l’islam qui intervient cependant à un moment où le monde est confronté à la pandémie du nouveau coronavirus. Face à cette situation, des dispositions spéciales sont prises selon le cas. L’imam de la mosquée centrale de Yarakinnin à Parakou, Mohamed Issa Awali revient sur certaines de ces dispositions pour un carême réussi malgré la Covid-19.
Samira ZAKARI
Encore 72h et la communauté musulmane du monde entier entamera le ramadan, un mois d’intense sacrifice, de pénitence, d’adoration et de partage. À Parakou comme ailleurs, les fidèles musulmans s’attèlent à accueillir ce mois et à observer le jeûne selon ce que recommande le Saint Coran.
Cependant, l’une des particularités du jeûne de cette année, est la présence du virus de la Covid -19 qui sévit dans tout le monde depuis plus de 3 mois. Ainsi, le ramadan se déroulera dans des conditions particulières conformément aux recommandations des États. Au Bénin et un peu partout d’ailleurs, le gouvernement a ordonné la fermeture systématique des lieux de culte et l’interdiction des rassemblements pour éviter la propagation du mal. Ainsi, la prière de tarawih qui s’exécutait en groupe chaque soir dans les mosquées et qui marque la présence du ramadan ne sera pas cette fois ci au rendez-vous. Toute chose qui n’annule pas le jeûne de celui qui l’accomplit selon l’imam Awali. « L’islam est une science qui comprend des prières surérogatoires et celles obligatoires. Le musulman doit donc faire la part des choses. Ainsi, la prière de tarawi qui se fait pendant le mois de ramadan, fait partir des prières surérogatoires », a-t-il clarifié. Contrairement à ce que pense bon nombre de fidèle, la prière de tarawi n’est donc pas une obligation et le simple fait d’accomplir les 5 prières quotidiennes peuvent permettre au musulman de jeûner.
Néanmoins, le mois de ramadan étant un mois béni, l’imam invite les fidèles à intensifier les prières pour voir leurs péchés pardonnés et bénéficier pleinement des avantages de ce mois saint. « À défaut des prières surérogatoires, il y a beaucoup d’autres actes comme la lecture du coran, la multiplication des zikr, des invocations, l’aumône, que peut faire le musulman pour multiplier les bénédictions », a fait savoir l’islamologue en ajoutant qu’il est aussi possible que le chef de famille réunisse les membres de sa maison pour l’accomplissement de la prière. Ce qui est également pleine de récompense de la part de Dieu.
L’islam étant une religion de paix, l’imam Issa Awali invite la communauté musulmane à plus de discipline, à éviter les comportements menant vers la destruction et à observer les gestes barrières établis par les gouvernants pour se protéger et protéger leurs familles contre le coronavirus. « J’invite les musulmans à rester chez eux. Le ramadan n’est pas seulement aller à la mosquée, on peut tout faire étant chez nous à la maison. Il va falloir que les musulmans redoublent d’efforts dans l’adoration de leur Dieu, car la fermeture des mosquées loin d’interdire au musulman de se faire plus proche de son Dieu, est mise en place pour éviter la contamination du Covid-19 ».
Le jeûne musulman sans prière à la mosquée, le plus important est de savoir garder la foi tout en suivant les instructions des autorités pour limiter les dégâts et bénéficier du pardon de Dieu en cette période où tout bon acte posé est récompensé doublement.