À travers une note en date 23 juin 2025, le Secrétaire Général Adjoint (Sga) du Ministère de l’Industrie et du Commerce (Mic) Kocou Zéphiryn Pognon a annoncé l’arrivée à terme de la décision du gouvernement sur l’interdiction de l’exportation des produits vivriers. Une levée après un an de mise en œuvre pour des raisons de sécurité alimentaire.
Ainsi, si cette nouvelle est un soulagement pour certains notamment les producteurs qui y voient une opportunité pour écouler leurs produits et faire des bénéfices, d’autres par contre, émettent des réserves quant aux avantages de la décision. Ils trouvent que l’exportation des produits vivriers vers d’autres pays renforcera la souffrance des populations béninoises. «Les produits qu’ils vont amener là-bas, si c’est du poulet là-bas maintenant, nous qui sommes ici, ils vont nous taxer», a souligné Rabiatou Bello au micro de Daabaaru Tv.
De son côté, Jean-Eudes Aïgbé pense que «pour l’exportation des produits vivriers, pour moi, je vais parler du sud, ce n’est pas du tout bon pour la population. Actuellement, nous souffrons pour les produits vivriers. C’est plus cher ici. Et voilà qu’on va exporter ça encore vers d’autres pays. Ça ne nous arrange pas du tout. Il faut qu’on se suffise d’abord, avant d’envoyer les produits ailleurs. Si nous n’avons pas en quantité ce que nous produisons chez nous, et nous envoyons ça ailleurs, pour moi, ce n’est pas évident, ce n’est pas bon. Il faut encore revoir la situation».
Face à ces réactions l’on se demande ce qu’il faut faire pour véritablement satisfaire le béninois. L’on se souvient encore que la prise de la mesure d’interdiction de l’exportation des produits vivriers par le gouvernement avait suscité assez de réactions au sein de l’opinion publique. Des populations qui se plaignaient de ce que cette mesure causerait de grosses pertes aux agriculteurs qui ne pourront pas récupérer leurs investissements. Car pour eux, c’est la sortie de leurs produits du territoire national pour la vente qui leur permettaient de rentabiliser. Des plaintes qui ont sans doute amené le gouvernement a ne plus renouveler la mesure à l’arrivée de l’échéance.
Alors, savoir qu’il y a encore des béninois qui ne se réjouissent pas de cette décision amène à se poser des questions sur ce que veulent vraiment les béninois. Que doit finalement faire le gouvernement pour satisfaire ses compatriotes ? La question reste posée.
Aboubakar FAÏSSAL