RECRUDESCENCE DES COUPS D’ÉTAT EN AFRIQUE DE L’OUEST : Après Ibk, Condé et Kaboré, à qui le tour ?

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L’Afrique de l’Ouest a enregistré trois coups d’État militaires en moins de deux ans. Au Mali, le président Ibrahim Boubacar Keita (Ibk) a été renversé le 18 août 2020, par les militaires pour sa gestion qualifiée d’autocratique et son incapacité à fournir à l’armée malienne des moyens nécessaires pour faire face au terrorisme qui prévaut dans le pays depuis quelques années. En Guinée Conakry, le professeur Alpha Condé a été, quant à lui, déchu dans la nuit du 4 au 5 septembre 2021, pour son troisième mandat consécutif jugé inconstitutionnel et illégitime. Tout récemment, ce vent a soufflé au pays des hommes intègres et a réussi à emporter le président Roch Marc Christian Kaboré le lundi 24 janvier 2022. Selon les arguments avancés par l’armée burkinabè, ce coup d’État est intervenu, « en raison de la dégradation continue de la situation sécuritaire qui menace les fondements de la nation et de l’incapacité manifeste du pouvoir Roch Kaboré à unir les Burkinabés pour faire face efficacement à la situation et suite à l’exaspération des différentes couches sociales de la Nation ». Face à cette situation qui prend de l’ampleur, l’on se demande à qui le prochain tour.

Depuis lors, c’est l’armée qui est aux commandes dans ces trois pays d’Afrique francophone. Ainsi, c’est le colonel Assimi Goïta qui est actuellement l’homme fort du Mali. Pendant ce temps, le colonel Mamady Doumbouya préside le gouvernement guinéen de transition et le lieutenant-colonel Henri-Paul Sandogo Damiba assure, de son côté les destinés du Burkina Faso.

De toute évidence, même si ces trois présidents n’ont pas été destitués pour les mêmes faits, ces situations ont une dénomination en commun. La mauvaise gouvernance et la volonté de s’éterniser au pouvoir. Ainsi, au regard de ces éléments qui caractérisent plusieurs présidents africains, l’on risque d’assister à d’autres coups de force dans d’autres pays africains dans les mois ou années à venir. Une chose est certaine, la majorité des peuples africains n’est pas d’accord avec le mode de gouvernance de ses dirigeants. Et lorsque cette crise sociale atteindra son paroxysme, l’armée prendra ses responsabilités devant l’histoire.

Au demeurant, les chefs d’États doivent comprendre que dans un État démocratique, toutes leurs actions doivent converger vers l’intérêt supérieur de la Nation, étant donné que la démocratie est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Sinon, s’il y a une crise d’un pouvoir qui étrangle un peuple, les mouvements de protestation et la résistance sont par obligation, le dernier rempart pour retrouver la dignité de vivre dans son pays.

Au regard de l’épidémie des coups d’État qui a pris d’ampleur en Afrique de l’Ouest, l’on est en mesure de se demander à qui le tour après Ibrahim Boubacar Keita (Ibk), Alpha Condé et Roch Marc Christian Kaboré. Aux dernières nouvelles l’on apprend que le président Umaro Sissoco Embaló de la Guinée Bissau a été visé par un coup d’État. Des tirs ont été entendus le mardi 1er février 2022 au palais de la gouvernance. Les heures à venir édifieront davantage sur cette affaire.

Daniel KOUAGOU

 

 

 

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