REVERS DES MESURES DE LUTTE CONTRE LE COVID-19,
La flambée du prix des produits alimentaires à Parakou
Dans l’optique de limiter la propagation du Covid-19 au Bénin, plusieurs mesures préventives sont prises par le gouvernement. Ainsi, parmi ces mesures figure celle du cordon sanitaire établit autour des communes les plus risquées. Pour le respect de cette mesure, la libre circulation des biens et des personnes devient une des difficultés majeures. Par conséquent, tous les prix des produits provenant de l’extérieur et de Cotonou pour Parakou connaissent une hausse inquiétante.
Huguette LAWANI (Stg)
La pandémie du Covid-19 ne fait non seulement pas des ravages dans le monde mais est également source de plusieurs maux dont souffrent actuellement plusieurs pays et le Bénin n’en fait pas exception. A peine quelques semaines que le virus a fait son apparition au Bénin, plusieurs mesures de prévention sont mises en pratique avec de graves répercussions sur la population béninoise. Tout d’un coup, on constate la flambée du coût de plusieurs produits importés de Cotonou pour Parakou. A commencer par l’huile, le ciment, le sucre, la farine de blé pour ne citer que ceux-là.
Cette augmentation du prix agit sur les vendeurs comme sur les acheteurs. Isaac Lali fait comprendre que la situation actuelle n’est pas facile, « du jour au lendemain les prix des produits ont augmenté, l’huile qui était à 15.500F francs est actuellement à 19.500F francs et le litre à 850F francs au lieu de 650F francs au plus 700F francs. Ne parlons plus du sucre, de 16.000F francs on se retrouve à 20.000F francs. Les clients se plaignent, et aussi nous n’avons pas un bénéfice en réalité ». La situation est pareille un peu partout dans la cité des Kobourou, Djibril Seydou contrarié a expliqué, « il n’y plus la vente, nous venons nous installer du matin au soir sans vendre puisque quand nos clients viennent et entendent le prix, ils disent on revient et c’est fini ils partent définitivement. De façon brusque la tonne du ciment a quitté 75.000F francs pour 85.000F francs ».
Les conditions semblent être difficiles pour les commerçants qui se plaignent de la vente. Mais que diront les acheteurs les vraies victimes de la flambée du prix de ces produits ? Désespérée, presque alarmée Elodie Sètondji vendeuse de beignets et de bouillie confie, « quand je prends un bidon d’huile pour mon commerce, j’enlève chaque jour l’argent de l’huile utilisée et après quand l’huile finit dans le bidon, je compte l’argent et j’ai des surplus, ce que je fais également pour le sucre mais depuis quelques semaines c’est le contraire, au lieu du surplus, c’est moi qui complète mon propre argent. Aidez-nous, tout est cher, on mourra de faim, s’il vous plait ».
Aux dires de Jacques Akotchaé, toute la population est victime, personne n’est épargné « venez que je vous montre, je suis incapable de finir ma maison en construction, mon programme est tombé à l’eau puisque ce n’est pas seulement le ciment seul qui a pris du coût, tout ce qu’on appel matériaux de construction (sable, planche, fer, tôle…). Du coup j’ai dû abandonner pour l’instant en attendant que cette période de pandémie s’achève ».
Cette situation très déplorable qui n’est qu’à son début, interpelle les associations des consommateurs et la ministre en charge du commerce qui doivent agir pour une réelle régulation des prix sur le marché.