Il est désormais titulaire d’un Master en climatologie-environnement. Darius Chabi puisque c’est de lui qu’il s’agit, a soutenu brillamment son mémoire de Master le mercredi 26 janvier 2022 à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac). C’est la salle de conférence de l’Ecole Doctorale Pluridisciplinaire (Edp) qui a abrité cette soutenance publique. Un mémoire qui entre en droite ligne des Objectifs de Développement Durable (Odd) 13, « Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions »..
Selon l’impétrant, l’objectif global de cette recherche est d’analyser les effets des facteurs environnementaux sur l’occurrence des maladies météorosensibles et l’approche écosanté de gestion dans le domaine soudanien du Bénin notamment de la commune de Savè jusqu’à la latitude de Malanville. Ainsi, dans sa présentation, le candidat a montré les impacts indirects des conditions météorologiques sur l’occurrence du paludisme, des Ira, de la méningite, des gastro-entérites (choléra, diarrhée…) et des dermatoses dans le domaine soudanien.
À l’en croire, « le sous-domaine du climat tropical nord soudanien (de Bembéréké à Malanville), par son trait plus aride lié à l’influence de la continentalité est le plus inconfortable à la santé des populations du point de vue thermique et hygrométrique que le sous-domaine climatique qui s’étend de Savè à Bembéréké. Le domaine d’étude couvre 70 % du territoire national ». Selon les résultats obtenus par l’auteur de ce mémoire, les températures maximales extrêmes culminent à 37 °C en mars à Parakou contre 39,2 °C en avril à Kandi alors que les températures minimales extrêmes atteignent 19,2 °C (décembre) à Parakou et 16,7 °C en décembre à Kandi. Les amplitudes thermiques sont de 17,8 °C à la station de Parakou entre mars et décembre et 22,5 °C à la station de Kandi entre avril et décembre. Les mois de janvier à la station de Parakou (34 ±17,2 %) et février à la station de Kandi (26 ±20,2 %) sont les plus secs et le mois d’août est partout le plus humide avec des taux hygrométriques moyens de 81 ±17,1 % et 80 ±20,7 % respectivement à Parakou et à Kandi. La pré-saison pluvieuse (avril/mai) correspond à la vitesse maximale des vents, en avril à Parakou (2,6 ±0,3 m/s) et en avril/mai à Kandi (2,3 ±0,4 m/s). Toutes ces variations des paramètres climatiques influent sur la santé des populations.
Par ailleurs, l’impétrant a expliqué que d’autres facteurs interviennent dans la prévalence des maladies. Il s’agit entre autres des mauvaises politiques publiques d’assainissement (caniveaux non curés), le manque d’hygiène, la mauvaise alimentation. Ainsi, cette étude peut servir, indique-t-il, aux prises de décisions pour l’amélioration de la santé publique face aux facteurs environnementaux (climatiques et écologiques).
Au terme de sa brillante présentation, le jury présidé par le Professeur Ernest Amoussou a jugé le mémoire intéressant, d’actualité, très riche en informations avec des résultats exploitables. Ainsi, il l’a jugé digne d’être détenteur d’un Master professionnel en climatologie avec une mention très bien et félicitations.
Il faut souligner que l’impétrant a mené ses travaux de recherche sous la direction du Professeur Henri Totin Vodounon.
Daniel KOUAGOU
