Le ministère de la communication et de la poste, autrefois dirigé par Alain Orounla, porte-parole du gouvernement, n’existe plus dans le nouveau gouvernement du président Patrice Talon. Cette suppression suscite moult commentaires au sein de l’opinion publique. Pour éclairer la lanterne des uns et des autres, sur les raisons qui ont conduit à cette suppression, le chef de l’Etat a apporté des explications en faisant la part des choses. Il s’est expliqué sur la chaîne de télévision privée E-Télé la soirée du mardi 25 mai 2021, au cours de l’émission spéciale d’analyse et de décryptage du premier gouvernement de Talon 2.
Dans son intervention téléphonique au cours de l’émission, le président Patrice Talon, a fait savoir que la suppression du ministère de la communication et de la poste, s’est faite après une profonde analyse. A l’en croire, ce ministère est chargé de la régularisation et de la promotion des médias, de la protection des journalistes, le garant de la liberté de la presse et de la dotation des organes de presse d’outils et d’équipements de travail afin d’accomplir leurs missions. Selon le chef de l’Etat, «…En principe, ce secteur, ce ministère, qui a ces prérogatives là, devrait travailler pour l’ensemble des médias publics et privés y compris les outils qu’utilisent ces médias pour leur métier, leurs missions. Et si c’est le cas, est-ce que vous ne pensez pas que ce n’est pas normal qu’un tel ministère joue également le rôle de porte-parole du gouvernement ?, théoriquement, c’est incompatible ». Le président Patrice Talon a notifié qu’un ministre porte-parole du gouvernement ne peut jouer à la fois le rôle du ministre de la communication. «…Si ce même monsieur, est en même temps chargé de la communication gouvernementale, porte-parole du gouvernement, donc chargé de la propagande du gouvernement, ce serait porté deux casquettes à la même personne alors que les deux casquettes ne sont pas toujours compatibles. C’est pour cela, on ne devrait jamais donner à un ministère chargé de communication, le rôle porte-parole du gouvernement, le rôle de celui qui assure la propagande du gouvernement. Il était temps de corriger cela », a-t-il clarifié. Il n’a pas manqué de reconnaître la compétence et le travail qu’a abattu le ministre Alain Orounla dans ce ministère.
Pour le président Talon, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (Haac) et le ministère du numérique et de la digitalisation, sont suffisamment aguerris pour prendre en compte les préoccupations des médias. Il a rassuré les organes de presse que le gouvernement béninois a prévu d’importants projets de développement de la presse au Bénin. Les réformes sont également engagées pour rattacher la poste au ministère de l’économie et des finances afin qu’elle puisse jouer convenablement son rôle de banque.
Wilfried AGNINNIN