Les femmes leaders de plusieurs groupements de l’arrondissement de Tchatchou, commune de Tchaourou, ont participé à un atelier de partage des acquis sur le thème, « Leadership et militantisme politique féminin : enjeux et défis ». L’activité s’est tenue le mercredi 29 octobre 2025 à l’Epp Centre D de Tchatchou. Elle s’inscrit dans le cadre du Projet de Renforcement du Leadership des Femmes en Politique (Prlfp), à travers la 4ᵉ promotion de l’École politique féminine multipartite de l’Institut pour la Gouvernance Démocratique (Igd). Cette séance a été animée par trois bénéficiaires de cette école. Il s’agit de Toukossanon Orou Douarou du parti Bloc Républicain (Br), Amoussatou Lafia et Firial Imorou du parti Les Démocrates (Ld).
Wilfried AGNINNIN
Lors de la séance
C’est une séance de restitution des acquis des ateliers de formation de l’école politique féminine multipartite de l’Igd à l’endroit de ces femmes leaders. À cœur ouvert et sans langue de bois, les échanges, essentiellement en Français puis en langue locale Baatonum, Nagot, Peulh, ont tourné autour de trois points cruciaux. Ainsi, il était question de l’historique du militantisme, des obstacles liés au militantisme politique féminin, et des perspectives pour une forte représentation des femmes dans les instances de prise de décisions. L’atelier a été rendu possible grâce au projet Prlfp, lancé en 2021 et financé par l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas près le Bénin. Le projet est mis en œuvre par le consortium composé de l’Institut Néerlandais pour la Démocratie Multipartite (Nimd), de l’Institut pour la Gouvernance Démocratique (Igd) et de Care International Bénin-Togo.
Photo de famille
Avec la militante du parti Ld, Amoussatou Lafia, les femmes participantes ont mieux compris l'historique du militantisme politique féminin. « J'ai d'abord montré les grandes étapes qui ont marqué le militantisme Après, j'ai fait la clarification conceptuelle du militantisme politique féminin », a-t-elle fait savoir.
Bénéficiaires de l'école politique féminine de l'Igd
De son côté, Firial Imorou du parti Ld a abordé la question des obstacles du militantisme politique féminin. Ainsi, elle a relevé les obstacles structurels, dans lesquels on a aujourd'hui une faible représentation dans les instances décisionnelles, l'absence ou la non-application des lois sur la parité dans le milieu politique, hostile et culturel. Au plan économique, on a un manque de ressources financières, une dépendance économique, la précarité et des emplois instables. En poursuivant sa communication, Firial Imorou n'a pas manqué de mentionner l'aspect socio-culturel. « La société considérait autrefois la politique comme un domaine réservé aux hommes. Ainsi, la plupart des femmes sont réticentes parce qu'elles se disent que c'est pour les hommes. Il y a le poids de la tradition patriarcale et également le manque de soutien familial. J'ai abordé aussi le plan psychologique. Aujourd'hui, les femmes ont un manque de confiance en elles. Elles ont peur des jugements des autres et sont réticentes par rapport au militantisme politique féminin », déclare-t-elle.
Firial Imorou, Militante du parti Ld
Des femmes participantes
Revenant sur les perspectives, la militante Toukossanon Orou Douarou du parti Br a mentionné l'éducation civique et politique des jeunes filles, le mentorat et le réseautage. « Il faut qu'il y ait des politiques en faveur de la promotion de la femme. Nous savons qu'il y a la promotion de la femme à travers les 30 % lors des élections législatives. Mais nous souhaitons encore mieux afin que les femmes soient beaucoup plus représentées. Nous souhaitons aussi le changement de mentalité au niveau de nos communautés, parce qu'il y a beaucoup de stéréotypes qui bloquent la décision des femmes. Nous souhaitons qu'elles essaient de surmonter ces stéréotypes, afin qu'elles s'affirment et fassent entendre leur voix. Ce sont elles, qui peuvent savoir leurs situations », a-t-elle ajouté.
La militante du parti Ld, Amoussatou Lafia
Des femmes participantes
Les femmes militantes bénéficiaires de l'école politique féminine multipartite de l'Igd ont remercié le partenaire financier, l'Ambassade des Pays-Bas au Bénin, Prlfp, l'Institut Néerlandais pour la Démocratie Multipartite (Nnimd), l'Institut pour la Gouvernance Démocratique (Idg) et Care International Bénin-Togo. En abondant dans le même sens, les participantes ont salué cette initiative qu'elles trouvent encourageante afin de faire entendre la voix des femmes. Elles ont promis d'être les ambassadrices et de porter la bonne nouvelle auprès des autres femmes.
La militante Toukossanon Orou Douarou du parti Br
