Une équipe de l’association Grand Est Solidarités et Coopérations pour le Développement (Gescod) a effectué une descente du 6 au 7 décembre 2024, dans trois établissements scolaires de la ville de Kandi. Il s’agit des Ceg Kassakou, Ceg 3 Kandi et Ceg Madina. L’objectif est de s’enquérir de l’évolution des Travaux Dirigés (Td) dans les matières scientifiques ainsi que des activités de perlage, nouage de foulard, make-up et coiffure au profit des élèves filles démunies de ces établissements scolaires. L’équipe a été conduite par le délégué de Gescod Mashoudou Aboudou.
Wilfried AGNINNIN
Les résultats sont satisfaisants sur le terrain. Les différentes activités d’accompagnement de ces élèves filles démunies et victimes de Violences Basées sur le Genre (Vbg) évoluent normalement. Dans les trois établissements sillonnés par l’équipe de Gescod, les bénéficiaires reçoivent effectivement les Td en Physique-chimie, mathématiques et sciences de la vie et de la terre. De même, les apprenantes suivent des formations dans des ateliers de nouage de foulard, make-up et de coiffure. Toutes ces activités ont été financées par la région Grand Est de France.
Pour le délégué de Gescod Mashoudou Aboudou, le choix porté sur les apprenantes pour bénéficier de ce programme d’accompagnement vise à contribuer à l’éradication de l’inégalité entre les hommes et les femmes. «Il faut dire que ça nous donne beaucoup de satisfaction, beaucoup de satisfaction parce qu’on a senti que les résultats ont été améliorés, surtout pour les établissements qui avaient bénéficié de ce genre d’accompagnement. Et les promesses qui nous ont été faites, aussi bien par les enseignants que les établissements, nous laissent augurer vraiment de bons résultats pour cette année 2025», s’est-il réjoui. Sur la formation reçue par ces élèves filles en nouage de foulard, make-up, coiffure et perlage, le délégué de Gescod pense que ces acquis permettront aux bénéficiaires «d’intégrer le tissu économique, de gagner de l’argent pour pouvoir faire face à leurs propres besoins et aux besoins vraiment de leurs parents qui généralement sont des parents démunis».
La Directrice du Ceg Kassakou Mohibatou Ningbinnin épouse Toni, a salué cette initiative de la région Grand Est de France à travers Gescod. A l’en croire, ses actions ont amélioré nettement les résultats scolaires de ces élèves filles de son établissement. «Il faut le dire, les résultats des filles n’ont pas atteint ceux des garçons. Mais je m’imaginais sans ce renforcement ce que ça allait être. Les filles ont donné un pourcentage au-delà de 50% comme 52% pendant que les garçons étaient à 83% au Bepc. Les filles ont obtenu le Bepc. C’est à l’actif de la Région Grand Est de France à travers Gescod qui a vraiment renforcé les capacités de ces apprenants. Nous avons constaté même que il y en a qui ont échoué, mais qui ont pu avoir la moyenne dans les matières scientifiques où elles ont été renforcées», a-t-elle fait remarquer. Mohibatou Ningbinnin a reconnu également l’importance des formations en nouage de foulard, make-up et coiffure au profit de ces élèves. «À travers ces formations, les filles gagnent des compétences qu’elles peuvent développer en dehors des études. Cela leur permettra dans leur village ou quartier de ville de pouvoir exercer ce petit métier afin de pouvoir avoir un peu d’argent pour subvenir à leurs propres besoins. Et également aux besoins de leurs parents qui sont déjà démunis. Cela permettra à coup sûr d’éviter qu’elles aillent se donner à des garçons et éviter forcément les grossesses précoces et non désirées», ajoute-t-elle.
Bana Sika Toko N’Douro, élève en classe de 3e au Ceg Kassakou et bénéficiaire de ce programme d’accompagnement a reconnu des améliorations dans ses résultats scolaires grâce à ce projet. «Les Travaux Dirigés dont nous bénéficions, grâce à la région Grand Est de France à travers Gescod, nous permettent d’améliorer nos notes dans les matières scientifiques. Les autres formations en perlage, nouage de foulard et make-up nous permettront d’avoir une autre corde à notre arc, subvenir à nos besoins, d’aider nos parents et d’être économiquement autonome», a-t-elle fait savoir. Elle n’a pas manqué d’exprimer sa gratitude à l’endroit de la région Grand Est de France et Gescod pour tout ce qu’elles font pour les élèves filles.