TENUE DE DEUX SOMMETS PRÉSIDENTIELS LE WEEK-END ÉCOULÉ : Cedeao-Aes, l’intégration Ouest-africaine en lambeaux

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Le week-end écoulé, l’on a assisté à deux sommets présidentiels en Afrique de l’Ouest. Le premier celui des chefs des régimes militaires sahéliens avec le Niger, le Mali et le Burkina-Faso s’est tenu le samedi 6 juillet 2024, à Niamey. Au terme des travaux, la confédération « Alliance des États du Sahel » a été créée. Le second réunissait à Abuja au Nigéria les présidents de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le dimanche 7 juillet dernier. Avec cette nouvelle tournure des choses, l’on se demande quel avenir est réservé à l’intégration Ouest-africaine.

Wilfried AGNINNIN

Le Niger, le Mali et le Burkina-Faso ont décidé de quitter la Cedeao le 28 janvier 2024. Ils ont officialisé leur décision dans un communiqué conjoint avec effet immédiat. Regret, amertume et déception, sont les maîtres mots qui caractérisent leur retrait de l’organisation sous-régionale. Les trois pays sahéliens avaient accusé la Cedeao de ne pas les avoir aidés face aux djihadistes qui sévissent sur leurs territoires avec à la clé des milliers de morts et autres conséquences. Les sanctions prises contre leur pays ont été également dénoncées. «Après 49 ans d’existence, les vaillants peuples du Burkina, du Mali et du Niger constatent avec beaucoup de regret, d’amertume et une grande déception que leur organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme», se désolent-ils dans le communiqué. Les différentes démarches menées par la Cedeao pour convaincre ces pays ont été vaines.

Ainsi, au cours du sommet du 6 juillet dernier, les Chefs d’État sahéliens ont créé la Confédération des États du Sahel et adopté les instruments juridiques de cette organisation. «Résolus à procéder à la refondation de nos Etats, en se basant sur nos valeurs historiques et socioculturelles, pour l’émergence d’un nouveau type de citoyen et pour la promotion d’une gouvernance vertueuse au service des intérêts exclusifs de nos populations; déterminés à assurer un développement durable en mettant en œuvre une politique économique et sociale endogène, basée sur nos propres ressources et un partenariat respectueux de notre souveraineté», ont-ils déclaré.
La Cedeao craint déjà la « désintégration » après la création de cette confédération de l’Aes. Selon les informations de Rfi, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, a pris la parole au cours du sommet pour parler de risques de désintégration de l’organisation. «Il a également demandé de débarrasser la Cedeao de clichés qui l’accusent d’être à la solde de puissances étrangères, donc des propos souverainistes. Ensuite, il a demandé d’éviter les manipulations de Constitutions», ajoute la source. Cependant, la Cedeao laisse pour le moment la porte ouverte et maintient les mains tendues pour le retour de ces trois pays.

En attendant, cette division viendra mettre à mal la libre circulation des personnes, des biens ainsi que des services au sein de l’espace Ouest-africain. L’avenir de l’intégration en Afrique de l’Ouest est ainsi en lambeaux.

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