TOUJOURS AU DEVANT DE LA SCÈNE POLITIQUE BÉNINOISE, Le syndrome « Yin wê » qui empêche Boni Yayi de promouvoir un proche 

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Après la gestion du pouvoir d’Etat 10 ans durant et un activisme politique de 7 ans, l’idéal pour un ancien Chef d’Etat n’est pas de se hisser encore à la tête d’un parti politique mais de promouvoir de jeunes cadres qui le soutiennent afin de préparer la relève. Mais apparemment, Boni Yayi reste égal à lui-même et personne d’autre que lui n’a le droit d’être leader de son vivant. Pire qu’en 2016 où il balayé du revers de la main Abiola, Azatassou, Kassa, de-Souza, Arifari, Bagoudou et consorts pour parachuter Zinsou, cette fois Boni Yayi s’est lui-même investi Président du parti Les Démocrates. Et c’est malheureusement cette attitude à être toujours le seul maître du jeu qui a conduit à sa déchéance et celle de sa région en général de telle sorte qu’après 2016, le septentrion n’a ni homme politique fort, ni opérateur économique riche.

Ce que Yayi aurait pu faire 

Un Yayi qui rêve d’un parti d’opposition fort ferait profiter sa popularité à un membre du parti. Choisir un dauphin et faire le tour du Bénin pour le présenter comme son successeur légitime et appeler les populations à voir à travers ce dernier lui-même Boni Yayi. Après cette démarche l’ancien Chef d’Etat se retire de la scène politique et tire des ficelles dans l’ombre, pousse les pions afin de hisser son dauphin au sommet de l’Etat en 2026. À défaut d’Éric Houndété, Nourénou Atchadé, Nourou-Dine Saka Saley, Guy Mitokpè et beaucoup d’autres pourraient faire l’affaire. Mais hélas, ce n’est pas du Yayi ça.

Les implications d’une décision égoïste

Yayi à la tête du parti Les Démocrates est le choix le plus improductif que ce parti aurait pu faire. C’est l’expression même du concept « Yin wê » ou de « l’égoïsme » qui a toujours caractérisé le buffle de Tchaourou. Ce choix ne sera pas sans conséquence. D’abord, Yayi donne l’occasion aux membres de son parti de lui manquer de respect et de mettre en cause son autorité. Ensuite, président du parti Les Démocrates, Yayi sera obligé d’être encore plus actif qu’il ne l’était déjà. Et comme on le dit chez nous, « le fétiche qui sort trop ne fait plus peur », Yayi finira par être un épouvantail qui ne fait peur à personne. Les Démocrates courent également le risque que les populations qui à tort ou à raison adulent encore Boni Yayi, se rendent compte qu’en réalité c’est par sa faute que tout ce qu’il dénonce aujourd’hui leur est arrivé. Et quand ces rideaux vont tomber, il ne vaudra pas plus qu’un Paul Houkpè. En parlant de Paul Houkpè, Boni Yayi et Les Démocrates doivent éviter de croire que leur score aux législatives de 2023 était le fruit de leur popularité. Non il s’agissait d’un concours de circonstances où les populations voulaient sanctionner la mouvance comme en 2021 avec les Fcbe. C’était n’importe qui sauf Talon et le parti politique de l’opposition qui était crédible en ce moment était Les Démocrates. La preuve, des citoyens ont voté sans connaître les candidats. La situation économique, la situation avec le cajou, le soja, là non réalisation des infrastructures dans le septentrion ont joué sur la balance.

Enfin, le pire serait que la rupture change de fusil d’épaule avant 2026 en menant des actions qui impactent directement le quotidien des béninois. Qu’elle réalise les grands projets de routes, d’asphaltage au Nord. Qu’elle règle la situation du soja, du cajou et autres. Très vite les populations oublieront Yayi pour porter Talon sur la tête car ce n’est qu’une question d’intérêt après tout.

Dans l’un ou l’autre des cas, Boni Yayi Président ou Président d’Honneur, ce qu’il faudra pour mériter encore plus la confiance du peuple sera la liberté des prisonniers politiques, le retour des exilés politiques, l’ouverture de la frontière avec le Niger etc. Et ça Boni Yayi n’a aucune baguette magique pour le faire quelque soit sa volonté et sa force. Il n’a pu le faire en tant qu’ancien Président qui a dialogué avec Talon par rapport à ces sujets, ce n’est pas en tant que Président du parti d’opposition qu’il va obtenir ces faveurs. Conclusion, il reste encore assez de chemin à parcourir à l’ancien Président et son parti politique.

Barnabas OROU KOUMAN BOK

Quotidien Daabaaru leader de la presse écrite dans le septentrion

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