Ce n’est plus un secret pour personne, Sabi Sira Korogoné a définitivement tourné dos au Mouvement Populaire de Libération (Mpl). Pour se donner une nouvelle vision et une orientation politique, le jeune acteur politique a lancé la création de son nouveau parti dénommé ‘’Coalition Bénin Débout’’. Le comité du congrès pour le lancement officiel de cette formation politique a été installé le dimanche 25 Février 2024. A travers ce nouveau parti, Sabi Sira Korogoné entend réconcilier le peuple béninois avec le Bénin et ramener les citoyens au cœur de l’action politique. Il a présenté sa nouvelle ambition à travers une interview accordée à Bip radio. Lisez ci-dessous l’intégralité de son entretien.
Wilfried AGNINNIN
Journaliste : Vous venez de lancer la Coalition Bénin Débout présentez-nous ce mouvement là. Est-il déjà officiellement enregistré ?
Sabi Korogoné : Ce que nous avons fait, c’est installer le comité opératoire qui conduira les travaux afin qu’on se retrouve dans les six mois pour le congrès constitutif de cette coalition. On a installé que ceux qui nous conduirons au congrès. C’est après le congrès qu’on fait les démarches nécessaires, mais retenez que l’année 2024 nous servira d’offrir au peuple béninois cette organisation là.
Est-ce que ce n’est pas un mouvement de plus ? Quel est son but ?
La où les autres seront en train de rechercher le buzz, nous, on sera dans l’action. Aujourd’hui, les béninois ont besoin d’une troisième voix. Une troisième voix qui se démarque aussi bien de ceux qui nous dirigent aujourd’hui que de ceux qui nous ont dirigés hier. Vous voyez aujourd’hui quand on veut parler d’avenir, on cite deux noms. Principalement le Président Yayi Boni qui a fait 10 ans au pouvoir et le président Talon qui est en train de finir ses 10 ans. Donc est-ce que nous allons laisser notre avenir entre les mains de gens qui ont déjà faits à eux cumulés 20 ans à la tête de notre pays. Cette troisième voix est nécessaire. Elle doit venir sur l’échiquier politique pour rassurer à nouveau nos compatriotes de ce que notre pays regorge de jeunes compétents qui pourraient éventuellement venir relever les défis de leur temps. Son objectif, c’est de réconcilier le peuple béninois avec le Bénin. C’est de ramener le peuple béninois au cœur de l’action politique.
Alors vous êtes de l’opposition ou de la mouvance ?
Aujourd’hui, moi je pense qu’il n’y a pas de jeunes opposants, il n’y a pas de jeunes mouvanciers, il n’y a pas de jeunes centristes, il n’y a que des jeunes qui souffrent tout court. Nous sommes contre la gouvernance actuelle. Vous pouvez le constater dans nos faits et gestes depuis toujours parce que nous n’avons pas de problème personnel avec ceux qui nous dirigent. Nous sommes contre la façon dont il nous dirige, et nous avons aussi l’obligation si on ne veut vraiment rester dans la critique vaine, il faut pouvoir faire une nouvelle offre politique à nos compatriotes pour qu’ils sachent qu’il y a la différence.
Quels sont aujourd’hui vos rapports avec le parti Mpl ?
Le Mouvement Populaire de Libération, c’est le mouvement que j’ai fondé en 2019 et depuis quelques mois, je me suis démarqué de cette organisation là. Je m’étais promis de ne plus parler de cette organisation.
Dites-nous au moins pourquoi vous avez quitté ?
Bien ! Vous avez suivi ce qui s’est passé après les élections législatives, vous avez suivi au point où ce parti au bout des sacrifices, nous l’avons créé se retrouve avec des bagarres de chaises et tout. Une organisation que vous avez créée au prix de vos sacrifices qui aujourd’hui, vous avez remarqué la démarche, elle est différente. On va à l’installation d’un comité d’organisation. On le fait ainsi parce que tout simplement, on veut tirer leçon du passé. Lorsqu’on fondait en 2019 le Mouvement Populaire de Libération (Mpl), on l’a fait dans la précipitation, on n’a pas eu le temps de faire un bon casting. On n’a pas eu le temps d’aller à la recherche de gens vaillants qui ont fondé les mêmes idéaux. Donc, on ne l’a fondé qu’avec ceux que nous avions sous la main. Donc, aujourd’hui, on ne veut plus commettre les mêmes erreurs. Laissez cette organisation là où elle est. Et nous humblement, nous sommes inspirés un peu dans une bonne mesure. Le président Yayi lorsque, dans les mêmes conditions, on l’a dépossédé de sa Force Cauris pour un Bénin Émergent. Et aussi, on a vu dans la sous-région après plusieurs décennies de luttes le président Gbagbo se démarquait d’une organisation qu’il a fondé en 1990. Nous nous démarquons de cette organisation. Ni de près, ni de loin nous ne souhaiterons plus que notre témoignage soit associé à cette organisation. Nous sommes désormais dans une nouvelle dynamique avec les gens qui sont dans la même vision que nous et on pense qu’à l’horizon 2026, on offrira au peuple béninois la possibilité de réellement choisir. La différence c’est que nous, on ne se pose pas la question de savoir qui va remplacer le président Patrice Talon. Nous, on se pose la question de savoir quelles sont les démarches à mener pour que Patrice Talon soit remplaçable. Donc ça, c’est d’abord une première étape. Nous nous ne faisons pas de combats personnels. Nous, on ne le fait pas pour notre gloire personnelle, on le fait parce que nous croyons en notre combat, notre lutte, nous croyons qu’il est possible qu’on ait un Bénin où tout le monde s’épanouit, qu’on ait un Bénin où tout le monde s’en sort. Nous sommes libres dans l’âme et nous allons nous battre pour que notre pays continue par vivre la main dans la main.
En réalité Monsieur le Président, quelle est votre vision personnelle ?
Résolument, on s’est mis au côté de ses compatriotes pour lui dire non, pour lui dire qu’on ne peut pas faire le bonheur d’un peuple sans ce peuple. Ce que nous avons dit à l’administrateur de Nikki, les mots que nous avons dénoncés n’ont fait que s’accentuer. On s’est retrouvé dans un contexte où en 2019, les gens sont allés dans un dialogue politique et ont imposé le parrainage. Dans la précipitation, on a décidé de participer à la seule élection qui restait pour avoir encore des parrains et opposer au régime une candidature crédible. Malheureusement, malgré tous nos efforts, on nous a empêché d’aller à ces élections communales. Après, nous sommes retrouvés dans une organisation que nous avons fondée avec des serpents et des scorpions dans la poche, la chose a explosé, l’opinion publique a vu. Je crois en l’erreur et rien ne peut éteindre cela. C’est pour cela qu’aujourd’hui, après concertation, après consultation de tous les jeunes de tout le pays, aussi bien à l’intérieur qu’au niveau de la diaspora, nous avons décidé de lancer notre coalition. Nous avons l’obligation d’informer, de former nos compatriotes pour qu’ensemble, on puisse refaire les rapports de forces dans notre pays.
Quelle est votre position sur la révision de la constitution ?
La seule chose à extirper du code électoral pour qu’il n’ait pas de problème, c’est le parrainage. C’est-à-dire qu’on cherche de date. On essaie de s’accommoder, on est en train de faire des jonglages. Vous voyez, nous on propose tout simplement à défaut d’aller dans la constitution, d’enlever à la révision de la constitution et d’enlever complètement le parrainage parce que c’est l’article 44 nouveau de la constitution révisée en 2019 nuitamment qui parle du parrainage dans son dernier alinéa et dit qu’il faut bénéficier du parrainage d’élu avant de prétendre aller à l’élection présidentielle. Pour nous les élus, c’est aussi bien les maires, les députés et aussi les conseillers communaux et municipaux.
Interview transcrit par, Jean-Baptiste FAMONMI (Stg)