La vulcanisation, un métier noble, d’amour et de passion parmi tant d’autres a été pendant des années, le quotidien de l’invité de ce numéro de la rubrique « une vie, un métier ». Fabrice Evanon, puisque c’est de lieu qu’il s’agit, à travers cette interview fait le récit des événements ayant marqué sa carrière. Lisez- plutôt.
Daabaaru : dites-nous monsieur, les raisons qui motivent votre choix de la vulcanisation comme métier?
Fabrice Evanon : j’ai choisi de faire carrière dans la vulcanisation parce que ça m’a plu. Et l’ambition que j’ai pour ce métier aussi passionnant m’a amené à être apprenti pendant quelques années avant l’obtention de mon diplôme. Pour tout dire, je dirai que j’ai réalisé mon destin.
Comment avez-vous appris la vulcanisation et précisément quand l’avez- vous apprise?
J’ai appris la vulcanisation, à Ouèssè Wogoudo. J’ai commencé l’apprentissage de ce métier en 2005 et l’année 2008 a marqué la fin de mon apprentissage.
Comment ont été les débuts du métier ?
Etre apprenti, c’est une chose très difficile. L’apprenti a toujours pour pensée que son patron le taquine. Mais lorsqu’on devient aussi patron, on comprend la logique du patron en ces temps-là. Tu verras que ce que ton patron faisait n’était pas une taquinerie. C’est vrai l’apprentissage est difficile mais ce n’était pas aussi mal, puisqu’on trouve quelque chose pour se nourrir.
Quels sont les avantages de votre métier ?
C’est un métier qui n’est pas considéré au Bénin mais nous, nous connaissons ses avantages. Je ne pourrai pas vous dire exactement les avantages du métier. Également je ne pourrai pas dire devant Dieu que ce métier ne me rapporte rien. Grâce à ce métier j’ai pu réaliser plusieurs choses dans ma vie, presque toutes les réalisations de ma vie, je les dois à mon métier. La vulcanisation n’est pas un mauvais métier parce que même étant vieux, tu peux rester assis et faire le travail. Ce n’est pas un travail qui demande assez d’effort physique, c’est un travail simple, tranquille.
Quelques difficultés rencontrées au cours de l’exercice de ce métier?
En toutes choses, il faut la patience. Les difficultés rencontrées, je parlerai de la colère, des cris de certains clients sur le patron en oubliant que ses apprentis sont présents, d’autres vont plus loin en traitant le maître de l’atelier comme un enfant ou un apprenti. Mais, je suis obligé de supporter ces comportements puisque je n’ai pas le choix, je dois retenir et choyer mes clients. Autre chose, il y a certains patrons comme moi qui disent que notre travail est risquant parce que parfois le pneu peut s’éclater au cours du travail. Moi, en tout cas je n’ai jamais été victime de cela.
Dites-nous le jour qui vous a marqué positivement durant votre parcours ?
Je ne fais pas de particularité entre mes jours de travail puisque tout est joie pour moi. Si j’ai déjà la santé ainsi que ma famille, c’est déjà un bonheur, alors pourquoi faire de particularité parmi les jours du travail qui m’ont été accordés. Tout ce que je rencontre est joie si la santé y est. Et la bible m’a appris que tout ce qui vient à toi, c’est à prendre en bon. Donc, tous les jours de mon travail ont été des jours de joie.
Alors n’avez-vous pas un jour malheureux du métier ?
Je dirai d’abord qu’en tant qu’être humain, il y a toujours des jours de bonheur et des jours malheureux. Je suis un homme qui prend tout comme la volonté de Dieu. Rien ne me dépasse puisque Dieu est là, je surmonte tout, alors je ne pourrai pas vraiment identifier un jour malheureux.
Votre message à la jeunesse
Aujourd’hui les jeunes n’aiment plus le travail de vulcanisateur, pour eux c’est un travail sale, c’est un métier qui est vu comme brouillon. Mais les enfants qui se lancent dans ce domaine aujourd’hui ne le regretteront pas car, ils pourront désormais s’épanouir financièrement et socialement. C’est vrai que la société est en perpétuelle mutation et que tout évolue, tout change mais jamais on arrêtera d’acheter des motos, des véhicules, ou tout autre moyen de transport car la locomotion occupe une place prépondérante dans l’existence humaine de nos jours .Les pneus à réparer, des chambres à air à coller, des roues à redresser. Alors j’exhorte ceux qui aspirent faire carrière dans le métier de la vulcanisation à ne pas douter des bienfaits de ce métier. De même, j’encourage ceux qui sont en ce moment en formation en vue de devenir professionnel de ce métier, qu’ils prennent courage, je suis sûr que demain sera meilleur.
Votre mot de la fin
Je n’ai pas grande chose à dire. Je remercie le quotidien pour ses efforts afin de nous faire connaître et de toucher les jeunes à travers cette initiative.
Propos recueillis par Débora YAROU et transcrits par Huguette LAWANI (Stgs)