Depuis quelques semaines, les actes d’insécurité sont devenus monnaie courante à l’Université de Parakou (Up). Des étudiants sont victimes de braquages et de vol à main armée. Ces actes de banditisme sont souvent perpétrés vers 5h du matin dans les encablures du campus ou dans les quartiers périphériques de l’Université. Ainsi, les étudiants qui se lèvent très tôt pour se rendre au cours se voient dépouiller de leurs téléphones portables, argent et autres biens. Face à cette situation déplorable, les étudiants appellent les autorités au secours.
Roger N. est un étudiant à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (Faseg) de l’Up. Il a été victime d’un cas de braquage le mardi 11 janvier 2022 aux environs de 5h 30min alors qu’il s’empressait de se rendre très tôt au cours afin de se trouver une place au regard de l’effectif pléthorique des étudiants. Son portable Android a été arraché. Il raconte. « J’avais cours à 7h et j’ai décidé de quitter très tôt la maison à 5h parce que si tu viens à 6h, tu ne vas pas trouver de place. Arrivé au début de la clôture du campus en venant du marché ‘’Tchakitibam’’, j’ai vu deux individus assis sur une moto Danyang de couleur noire. Ils sont venus et m’ont demandé là où j’allais. Je leur ai dit que j’allais au cours. Ainsi, l’un d’entre eux est descendu avec une machette et voulait m’égorger en me demandant de lui remettre mon portable. Entre mon portable et ma vie, qu’est-ce qu’il fallait choisir ? J’étais obligé de donner mon portable. Malgré que je lui ai remis mon portable, il m’a donné un coup de machette sur ma tête et m’a ordonné de ne pas crier sinon ils vont me tuer », a-t-il confié.
Saleck E. étudiant en première année de licence a vu également son portable arraché par des individus malintentionnés. La scène s’est produite le jeudi 13 janvier 2022, au quartier Nima, à quelques mètres du campus. « Je sortais de la maison vers 5h 30min pour aller au cours quand j’ai vu deux individus me dépasser avec une moto. Arrivés à 10 mètres derrière moi, ils se sont arrêtés. C’est là, ils ont fait demi-tour. Je les ai aperçus quand ils faisaient demi-tour et je voulais aller frapper à la maison d’un voisin. Ils se sont arrêtés et m’ont demandé pourquoi je décale et qu’ils voulaient juste demander l’heure. Ainsi, j’ai sorti mon portable et je leur ai dit qu’il est 5h 35min et ils sont partis », a-t-il témoigné avant d’ajouter, « comme d’habitude, c’est un ami qui me prend à moto. Alors, je suis allé l’attendre au lieu habituel pour qu’il vienne me prendre. C’est au niveau d’une mosquée et il y a des lampadaires là. Quand j’étais debout à cet endroit, ces deux individus sont revenus vers moi. Quand ils sont venus, j’ai essayé de décaler un peu et c’est là, ils m’ont demandé pourquoi je décale, pourquoi je fuis. Ils m’ont dit d’ailleurs que je dois être un suspect sinon pourquoi je fuis. L’un d’entre eux est descendu de la moto et s’est rapproché de moi, a sorti sa machette et m’a donné en même temps, un coup. Quand la machette sortait, j’ai essayé de retenir le coup avec ma main et ça m’a blessé à la main et sur la tête. Après, ils ont demandé mon portable et je leur ai donné ».
Thierry F. qui a quitté Cotonou pour poursuivre ses études universitaires à Parakou n’a pas échappé à cette triste réalité que vivent les étudiants de Parakou. Son portable a été aussi arraché par ces délinquants au petit matin quand il se rendait au cours très tôt à 5h. Mais lui, il n’a reçu aucune blessure.
Excédés par cette situation funeste qui les affecte sérieusement, ils appellent les autorités universitaires et compétentes au secours afin qu’ils puissent retrouver la quiétude dans leur déplacement pour venir suivre les cours à l’Université.
De son côté, l’équipe rectorale du Professeur Bertrand Sogbossi Bocco rassure que les dispositions sont en train d’être prises pour assurer la sécurité des usagers de ce haut lieu du savoir. Ainsi, les autorités policières ont été saisies de ce regain d’insécurité.
Daniel KOUAGOU
