CHRONIQUE LITTÉRAIRE : Stanislas Adanlawo parle de la bombe des réseaux sociaux

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Les réseaux sociaux sont devenus dans ce 21e siècle l’ami inséparable de bon nombre de personnes. Pas un pas sans utiliser Snapchat, Facebook, Instagram, Whatsapp, Tik-Tok, Twitter et bien d’autres. Ces réseaux présentent aussi bien des avantages que des inconvénients. Dans ce nouveau numéro de votre rubrique “chronique littéraire”, Stanislas Adanlawo aborde la problématique de la bombe des réseaux sociaux. Lisez plutôt. 

Wilfried AGNINNIN

CHRONIQUE LITTÉRAIRE

Titre: La bombe des réseaux sociaux

Snapchat, Facebook, Instagram, Whatsapp, Tik-Tok, Twitter, etc. Jamais le monde n’a connu une telle boulimie créative. Plus que jamais le 21 siècle est devenu l’ère du numérique notamment des médias sociaux. Comptant beaucoup d’abonnés dont les jeunes majoritairement, ces médias sociaux ont changé nos habitudes et font beaucoup de victimes. En parfaits cobayes, les apprenants sont désormais prisonniers de ce monde en vitesse mais aussi en pleine décadence.  Phénomène au départ source de curiosité ils sont devenus élément ‘’dangerogène’’ comme des explosifs bon marché.

D’aucuns nous diront que les réseaux sociaux constituent de véritables canaux d’expression aisée des opinions ; qu’ils facilitent aux utilisateurs le réseautage : élément de socialisation dans un village planétaire ; qu’ils favorisent également l’acquisition des compétences techniques et communicationnelles essentielles à la vie professionnelle en ce 21ème siècle….soit !

Toutefois, derrière ces avantages qui représentent la partie visible de l’iceberg, les réseaux sociaux présentent de nombreux dangers sur les utilisateurs notamment les apprenants. Comme une pièce de monnaie, nous avons aussi bien l’avers et le revers de la médaille. La corrélation entre l’utilisation des médias sociaux et la baisse des performances scolaires est étroite. Les plateformes sociales constituent de véritables sources d’inquiétudes pour les éducateurs. Grands dévoreurs de temps et maître de la distraction, les réseaux sociaux occupent de plus en plus les journées de jeunes apprenants. A la recherche de connexion Wi-Fi, ils sont nombreux ces apprenants spécialistes de l’école buissonnière qui s’attroupent du matin au soir, dans certains lieux, concentrés sur les contenus très peu éducatifs. Des messages tchats au partage de photos sans oublier des vidéos, ils sont irrésistiblement accrochés à leurs portables, heureux esclaves, coincés dans les travers des nouvelles technologies. Très peu de jeunes de notre ère utilisent les réseaux sociaux pour discuter des sujets relatifs aux études. Beaucoup ont tôt fait de l’utiliser pour d’autres fins outre éducatives. Facteurs de dérapages sociaux, ces médias sont devenus plus qu’une drogue pour une génération en perte de repères. En victime abusée et résignée, l’école béninoise en souffre. La tragédie se joue devant nous ; les regards hagards, on constate les dégâts. Sex tape dans les salles de cours, délinquance juvénile et pédopornogaphie en vogue, certains lieux d’éducation sont devenus hélas des scènes de crime d’un film d’horreur qui se joue devant nous……

Notre société d’aujourd’hui connait déjà un crash moral dû à l’utilisation intensive et irresponsable des réseaux sociaux. A ceci s’ajoutent la cyberintimidation qui se manifeste par la violence verbale dans le rang des jeunes. A les entendre parler, on se croirait dans un ghetto.

En outre, sur le plan psychologique, les plateformes sociales accentuent chez les utilisateurs l’exclusion sociale d’où le phénomène communément appelé « Génération Têtes Baissées » pour ainsi dire des détachés de la réalité et du monde physique. Nous n’oublions non plus l’anxiété, la dépression que génèrent ces plateformes du fait des attentes irréalistes qu’elles suscitent.

Par ailleurs, texter ne favorise pas la concentration comme c’est le cas de ces nombreux apprenants ‘’corps présents, esprit ailleurs; que dis-je sur Facebook, Messenger ’’en classe. Tout ceci en mépris aux mesures restrictives dans le système éducatif interdisant l’utilisation du téléphone portable à l’école au Bénin. Des pratiques qui ont pour corollaire la baisse des performances scolaires. Utiliser les réseaux sociaux alors qu’on étudie relève d’une attitude « multitâche » qui distraie, nous dira le psychopédagogue.

C’est une bombe encore ignorée mais dangereuse. A force de perdre le sens des priorités, beaucoup d’élèves ou apprenants trouvent dorénavant plus de plaisir à whatsapper, Facebooker, Tik-toker qu’à lire ou apprendre les cours. Sans jouer les cassandres de la technologie, l’explosion est déjà à nos portes. « Sciences sans conscience n’est ruine de l’âme » nous dira François Rabelais.

L’école ne doit pas voler en éclat ! Parents d’élèves, enseignants, politiques et autorités à divers niveau, il faut réagir devant ce danger sociétal à travers des mesures restrictives notamment une utilisation responsable, consciente du téléphone en général et des réseaux sociaux en particulier.

Stanislas Ayodélé ADANLAWO

Bibliothécaire au CAEB-PARAKOU/Fondation Vallet et Chroniqueur littéraire

 

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