UNIVERS MUSICAL BENINOIS Maréchal El Bosso, toujours fidèle à son rythme .« La musique est tout pour moi », dixit l’artiste

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UNIVERS MUSICAL BENINOIS

Maréchal El Bosso, toujours fidèle à son rythme

« La musique est tout pour moi », dixit l’artiste

De son vrai Abdoul Bastou Dramane, le général El Bosso a été promu Maréchal lors de la sortie de son quatrième album ‘’confirmation’’ en 2012. Beaucoup pensait que l’artiste était fini, mais c’est oublié qu’il préparait sa résurrection. ‘’Résurrection’’, comme le nom de son cinquième album sorti le mois dernier dans la cité des Kobourou. Artiste polyglotte, car il chante en Dendi, en bariba, en nago, en yorouba, en français et véhicule des messages de paix, de vie, de mort de la femme et de bien d’autres. Comment a-t-il fait son entrée dans le monde artistique, que pense t-il de la musique béninoise, quels sont ses projets à court, moyen et à long terme ? Retrouvez les réponses dans cet entretien à nous accordé. Lisez-plutôt…

Wahabou ISSIFOU

Daabaaru : Comment êtes-vous arrivé à la musique ?

Maréchal El Bosso : C’est un don de Dieu. Depuis les bancs, on fabriquait des petites guitares avec des boites que nous jouons en classe avec des camarades. Et on interprétait des chansons d’autres artistes. Au collège également, les membres de l’administration organisaient des concours inter-collèges et on primait les meilleurs. Ceci aussi m’a poussé vers la musique. J’ai donc commencé petitement par des concours professionnels. J’ai fini par m’inscrire dans un orchestre appelé « Take five ». Avec le temps, chacun a pris sa voie. J’ai finalement sorti mon premier album en 2000 qui est baptisé ‘’wéboro’’.

Dites nous concrètement, c’est quoi la musique pour vous ?

La musique est tout pour moi. Même en dormant, la musique est en moi. C’est une passion pour moi. Depuis tout petit, mes parents me connaissent avec mon amour pour la musique.

Parlez-nous de votre cursus scolaire et académique ?

Oui, j’ai fait mon cours primaire au collège Abdoulaye Issa à Parakou ici et après J’ai commencé le Ceg1 jusqu’en classe de 3ème. Je suis allé à l’examen une fois ça na pas marché, la deuxième fois j’ai repris mais à l’Ecds. En ce moment je faisais parti des premiers élèves. Après mon Bepc je suis allé jusqu’en classe de première mais je n’ai pas fait la terminal. Donc c’est après cette classe je suis allé me faire former en transit mais la musique a pris le dessus et j’ai abandonné.

Au regard de ce que nous avons comme mélange de musique au Bénin, quelles appréciations faites-vous de cela, est-ce-que la musique béninoise se porte bien ?

La musique béninoise se porte bien. Je dirai même très bien. Mais il existe quelques uns de nos pairs qui ne restent pas dans le contexte. Ils font uniquement la musique étrangère alors qu’au Nord nous avons une richesse culturelle à savoir le têkê, le sinsinnou, le aské que nous pouvons valoriser et que nous ignorons. Moi par exemple je fais la musique moderne d’inspiration traditionnelle.

Jusque là, le Bénin n’a pas encore un rythme qui peut concurrencer avec les autres pays et pourtant vous dites que nous avons une richesse culturelle ?

Si j’ai dit cela, c’est parce qu’il existe des artistes qui essaient quand même de travailler des rythmes de chez nous. C’est aussi vrai qu’au Bénin, nous avons ce problème là. Nous n’avons pas encore réussi à maintenir un seul rythme comme par exemple le Sénégal, le mali, le Burkina et même le Niger.

Le mois dernier, vous avez sorti votre cinquième album. Qu’est ce qui est réservé à cet album ?

Il y aura beaucoup de surprises. Le titre de l’album, c’est la ‘’résurrection’’. C’est mon cinquième album.

Pourquoi résurrection ?

Résurrection parcequ’il a pris un peu de temps et les gens ont cru que je n’allais plus revenir sur scène. C’est pour leur montrer que tant que j’ai le souffle, je vais continuer à chanter pour satisfaire mon public.

Que va-t-il se passer après cette sortie de l’album ?

J’aurai des tournées internes et externes à effectuer. Avec mon manager, on planifiera ces tournées là.

Depuis que vous avez commencez votre carrière, combien de collaborations avez-vous effectué avec d’autres artistes ?

J’ai collaboré avec beaucoup d’artistes comme alpha mim, Erkman Tchansi, Adjiman et j’ai eu également à faire des tournées internes comme externe avec des confrères comme Tohon Stan, Jospinto, la Panthère noire lors de mon premier album. Sans oublier les Guignols d’Abidjan de la Côte d’Ivoire.

Parlez nous de votre situation matrimoniale ?

Je suis marié avec enfants

La musique n’influence t-elle pas votre vie conjugale ?

Il n’y a pas d’impact négatif dans ma vie familiale. Ma femme, elle sait que « mon mari c’est un artiste », et à tout moment je peux aller en tournée, en spectacle et autres. Seulement elle est jalouse, naturellement comme toutes les femmes mais ça n’a pas d’impact négatif. Même mes enfants, ils me comprennent, ils savent ce que papa fait donc ça ne gêne pas trop.

Est-ce que maréchal vit uniquement de la musique, ou vous avez d’autres activités parallèles ?

Bon, j’ai d’autres activités parallèles. Mais à 80% c’est la musique qui me nourrit et les 20% restant je m’occupe à faire autres choses, puisque d’abord je suis un transitaire de formation et j’ai mes diplômes pour ça. Entre temps j’ai même exercé, mais avec le temps la musique a prit le dessus. A part ça aussi je suis dans l’entreprenariat avec le président Bourou’s man. Je suis son secrétaire particulier pour ses entreprises, donc je suis son proche collaborateur.

Alors si vous avez une activité parallèle, vous voulez dire par là que la musique ne peut pas nourrir l’artiste béninois ?

La musique peut bien sûr nourrir l’artiste puisque la musique à elle seule forme une entreprise, c’est un métier comme tout autre métier de journalisme, de menuiserie et autres. Mais vous savez au Bénin, les artistes ont un sérieux problème de soutien. Seuls quelques rare qui trouvent le soutien, qui émergent et qui arrivent à percer. Donc voilà le mal que nous avons et en notre  sein même on n’est pas soudé, on n’est pas uni, on ne s’aime pas et les gens profitent pour nous narguer. Donc je ne peux pas dire que la musique ne nourrit pas l’homme au Bénin mais ce n’est pas quand même facile.

Nous sommes à la fin de notre entretien, alors quel est votre message à l’endroit de ceux qui hésitent à vous apporter leur soutien ?

Bon, je leur demande de croire toujours en ce que je fais parce que d’abord c’est un métier ingrat qui n’est pas du tout facile au Bénin. Parfois quand tu es dans la culture, tu fais la musique, on te traite de voyou, de délinquant. Mais ce n’est pas ça, parce que sans la musique la vie n’aura pas de sens. La musique adoucit les mœurs. Il n’y a rien qui se fera sur cette terre sans avoir recours à la musique, il est au dessus de tout ; même si tu es en deuil tu auras toujours besoin de la musique. Donc j’exhorte nos dirigeants, les bonnes volontés qui ont les moyens à vraiment aider les artistes dans l’accomplissement de leur mission puisque les musiciens comme les footballeurs sont ceux là qui font valoir le nom de leur pays à l’extérieur. Mais chez nous au Bénin les gens ne prennent pas à cœur la culture, la musique. C’est quand l’artiste meurt on pense à comment décorer son corps, mais de son vivant la personne a besoin d’une aide, il ne trouve jamais de bonne volonté pour cela. On a plein d’artiste talentueux dans ce cas là aujourd’hui au Bénin. Il va falloir que les autorités au plus haut niveau prennent la culture au sérieux au Bénin. J’ai foi que les choses changent surtout avec ce régime la.

Un mot à l’endroit de vos fans ?

A l’endroit de mes fans, je leur envoie un coucou, et je profite de l’occasion pour leur dire que le nouvel album est disponible sur le marché. Donc j’exhorte ces derniers à toujours continuer à me soutenir. J’exhorte aussi surtout les hommes des médias à faire notre promotion à la radio comme à la télévision au lieu de faire la promotion des artistes de l’extérieur.

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