À kandi dans le village de donwari peulh: le comité de veille villageoise fait échouer un mariage de fille mineure

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Le phénomène de mariage précoce et forcé subsiste dans certaines localités du Bénin. Tout ceci, malgré les efforts des institutions et organisations en charge de la défense des droits de la femme et de l’enfant. Dans le village de Donwari Peulh, arrondissement de Donwari dans la commune de Kandi département de l’Alibori, un mariage précoce impliquant une jeune fille mineure a été déjoué. Cette prouesse a été une réalité grâce aux actions du Comité de Veille Villageoise (Cvv), de Donwari Peulh. L’initiative s’inscrit dans le cadre du programme multisectoriel Faaba « Cash Plus Care » du gouvernement du Bénin à travers le ministère des affaires sociales et de la microfinance qui vise à mettre fin aux mariages des enfants et alléger la pauvreté des ménages. L’Unicef accompagne ce projet, financé par les Pays-Bas et le Canada, et mis en œuvre par Dedras Ong à Kandi.

Wilfried AGNINNIN

Ambition et avenir brisés, maltraitance, souffrance, exploitation de mineure, violence, ce sont là les maîtres maux auxquels cette fille mineure a échappé. Le cas de cette dernière dont le mariage a été déjoué n’est pas isolé. A chaque jour que Dieu fait, elles sont nombreuses à être mariées silencieusement avant l’âge de 18 ans mettant en péril la santé, l’éducation mais aussi le bien-être de ces mineures.

La jeune fille n’avait pas encore atteint l’âge légal de 18 ans, pour qu’elle soit mariée conformément à la loi. «L’imam m’a expliqué que selon la loi, je ne pourrai pas célébrer ce mariage, parce ma fille avait moins de 18 ans et le garçon 20 ans. On avait déjà préparé tout le nécessaire pour le mariage y compris la nourriture pour la cérémonie», a confié le témoin G.A., lors d’une interview le 21 décembre 2024 à Donwari Peulh. Échanges après échanges, les deux parents ont fini par comprendre la gravité de leurs actes qui pourraient leur conduire devant les juridictions. Ainsi, le mariage a été annulé. Selon G.A., l’homme et la fille peuvent se marier lorsque la fille aura 18 ans au moins avec le consentement mutuel des deux parties. «J’ai compris que tout ce que les projets font dans nos villages, c’est des choses à respecter, des enseignements à respecter et à mettre en application pour le bien-être de nos enfants», a reconnu G.A. Il a, par ailleurs, pris l’engagement de sensibiliser les autres parents afin de lutter contre le mariage des enfants sans manquer de saluer les efforts conjugués du gouvernement du Bénin, de l’Unicef et de Dedras Ong salués.

Pour Brice Cakpo chargé de Protection de l’enfant à l’Unicef bureau Parakou, ce projet a plusieurs volets. «Le volet Cash, qui consiste en des transferts monétaires pour soutenir le maintien des filles à l’école, et tout ce qui concerne l’éducation des filles, des enfants en général, et le volet qui prend en compte le bien-être des enfants. Et c’est ce volet justement qui fait qu’à travers un partenariat avec Dedras Ong dans la commune de Kandi, nous accompagnons les communautés. Et en même temps, tout ce qui concerne les violences faites aux enfants, les violences basées sur le genre, et notamment le mariage des enfants», a-t-il expliqué. A l’en croire, Donwari Peulh fait partie des villages modèles où l’on note un fort engagement de la communauté et une bonne dynamique pour la lutte contre le mariage des enfants. «On a noté que sur les 46 villages qui ont été évalués sur le dernier volet, 44 ont été certifiés, zéro mariage d’enfants. Cela vient confronter les efforts de tout le monde, mais la lutte continue parce qu’on va faire en sorte qu’il n’y ait plus du tout de cas de mariage d’enfants, qu’il n’y ait plus de violences faites aux enfants au niveau des communautés, que les enfants, les filles puissent vraiment aller à l’école et contribuer véritablement au développement du Bénin», s’est-il réjoui pour finir.

Le Directeur du projet Faaba « Cash Plus Care » Kandi/Dedras Ong Kayodé Caleb Ichola, a exprimé sa satisfaction des différents résultats enregistrés. «Mais pour y arriver, il y a eu la mise en place du Comité de Veille Villageoise. Ce comité est généralement constitué de sept membres. Et on veille dans ce comité à avoir le délégué comme premier responsable du village et en même temps président du comité de veille. On a le relais communautaire qui généralement fait office de secrétaire, on a Imam, représentant des jeunes, des femmes et un représentant de la communauté agro-pastorale», a-t-il fait savoir.

Les actions se poursuivent sur le terrain pour zéro mariage d’enfants dans les villages.

NB: Cet article a été réalisé dans le cadre de l’initiative «Mission Presse en Urgence» de l’Unicef-Bénin

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