
Alimentation des enfants à koukiri: des hommes engagés
Koukiri est un village de l’arrondissement de Tchatchou dans la commune de Tchaourou, département du Borgou. Dans cette localité, des initiatives hors pair se mènent par des hommes pour lutter contre la malnutrition infantile et assurer le bien-être des enfants. Ainsi, des Clubs de Père sont mis en place pour des actions assurant l’épanouissement de la famille. C’est à travers le projet de Promotion des bonnes pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant initié par l’Unicef et ses partenaires, et mis en œuvre par Sia N’Son Ong.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, l’Unicef a joué un rôle clé et prépondérant. La chargée de Nutrition au Bureau Unicef-Parakou Gaëlle Logozo, a fait savoir que Koukiri fait partie des «villages propres avec zéro enfant malnutris», car ayant réussi à atteindre un certain nombre d’indicateurs de santé. Il s’agit de l’état nutritionnel des enfants, de l’assainissement, ces localités disposent de latrines et des initiatives communautaires, comme des jardins de cases, même des jardins communautaires. «Et surtout, il y a ce fort engagement communautaire à travers l’existence des groupes de soutien et des clubs de Père. Clubs de Père, c’est-à-dire des hommes engagés vers les actions de nutrition, ce qu’on ne trouve pas souvent. Le rôle de l’Unicef c’est d’accompagner les communautés à la base, à adopter les bonnes pratiques», s’est réjouie la chargée de Nutrition au Bureau Unicef-Parakou Gaëlle Logozo.

Alimentation des enfants à koukiri: des hommes engagés
Sia N’Son Ong partenaire de mise en œuvre de ce projet a installé le Club des Pères avec l’appui technique et financier de l’Unicef et ses partenaires pour faire face à certains problèmes à Koukiri. Selon Dr Véronique Tineponanti, chargée de ce projet à Sia N’Son Ong, «lorsque nous sommes en situation de visite à domicile, on s’est rendu compte qu’il y a des mères qui n’arrivent pas à allaiter convenablement leurs enfants, parce qu’elles n’ont pas suffisamment de temps pour le faire. Il y a des femmes qui n’arrivent pas à aller faire les Cpn (Consultation Prénatale) si le mari ne donne pas l’autorisation. Il y a des femmes qui ne peuvent même pas dire qu’elles vont faire l’allaitement maternel exclusif, si la grand-mère ne donne pas son autorisation». D’où l’implication des pères pour un changement de comportement et une bonne pratique au sein des ménages. Grâce aux actions de sensibilisation menées avec l’implication des pères et mères, les hommes ont commencé par assister leurs femmes dans les différentes tâches ménagères. Ainsi, l’état nutritionnel des enfants s’est significativement amélioré et le cadre de vie assaini.
Sahadatou Sanni, une mère d’enfant a témoigné que grâce aux actions de l’Unicef et ses partenaires, des notions sur la nutrition infantile ont été apprises. «On a appris qu’on doit donner uniquement le lait maternel à notre enfant pendant 6 mois. Cela assure la croissance normale de l’enfant et évite certaines maladies à la longue. Après 6 mois, nous avons des aliments de croissance, de force et de protection que nous donnons à nos enfants», a-t-elle confié. Pour Ibrahim Sanni, chargé de la Mise au Sein Précoce (Msp) dans le club des Pères de Koukiri, le lait maternel contient des aliments nécessaires pour l’enfant et même de l’eau. «Je sensibilise les populations de Koukiri sur la Mise au Sein Précoce (Msp). Il faut donner le premier lait au nouveau-né. Il est riche et ça protège beaucoup l’enfant. Ce lait permet à l’enfant de bien grandir et d’éviter certaines maladies», a-t-il expliqué. De son côté, Alpha Djabi membre du club des Pères, organisé fréquemment des séances de sensibilisation sur l’importance de la vaccination au profit des enfants. Le Chef de l’Arrondissement (Ca) de Tchatchou Joël Domagui a salué et remercié l’Unicef et ses partenaires pour toutes les actions au profit de ses populations à la base. Il a promis de jouer sa partition pour la pérennisation de ces initiatives.

Alimentation des enfants à koukiri: des hommes engagés
Il convient de noter que plus de 3 000 ménages sur 282 localités couvertes dans les arrondissements de Sanson et Tchatchou à Tchaourou ont été impactés par le projet.
Wilfried AGNINNIN
NB: Cet article a été réalisé dans le cadre de l’initiative «Mission Presse en Urgence» de l’Unicef-Bénin