Depuis quelques temps, le courant ne passe plus entre les ressortissants des départements de l’Atacora et de la Donga résidents dans la commune de Nikki, et les populations de cette localité. Et pour cause, ces ressortissants ont vu une grande partie de leurs terres arrachées par des supposés autochtones de Nikki. « Nous sommes des hommes souffrants. On ne dirait pas que nous sommes des béninois. Ils arrachent nos terres et disent que nous sommes des étrangers. », se désole le Président de la Fédération des Associations des Ressortissants de l’Atacora et de la Donga (Farad) de Nikki, Barthélémy Kombéto rapportés par le média en ligne LeParakois.
Selon la source, les dossiers de litiges domaniaux sont multiples et sont presque identiques dans les villages de Tasso, Goré, Deri, Angakirou, Goussounon Kperou, Gbabiré et bien d’autres. Ainsi, les supposés autochtones Baribas ont entrepris d’arracher des terres à ces ressortissants alors que ces derniers exploitent ces domaines depuis des années. Codjo Yarigo, le premier homme de l’Atacora à s’installer à Tasso il y a 50 ans, s’est vu arracher la majorité des terrains qu’il cultive. « La première année, ils nous ont arraché 45 hectares, la deuxième année, ils ont pris 35 hectares et puis troisième année ça dépasse 60 hectares. Nous avons réclamé, ils nous ont retourné 35. Mais jusqu’à aujourd’hui on a plus la paix pour travailler sur ce terrain », a fait savoir Barthélemy Moutouama, qui a déjà passé 37 ans à Kpébié. À en croire le média, les supposés propriétaires terriens détruisent aussi les cultures qu’ils retrouvent sur ces terres et brûlent dans certains cas les plantations d’acajou plantées par les victimes.
Au regard de cette situation, des démarches ont été menées mais sans aucune suite favorable. Dans cette dynamique, le maire de Nikki, Roland Gounou Joseph Lafia s’est rendu en personne dans les arrondissements concernés afin de sensibiliser ses administrés sur les conflits domaniaux. De même, l’Organisation pour la Défense des Droits de l’Homme et des Peuples (Odhp) section départementale du Borgou a saisi les autorités sur ces litiges. Mais visiblement rien n’a changé.
Pour renforcer la cohésion sociale, les ressortissants des départements de l’Atacora et de la Donga vivant dans la commune de Nikki appellent les autorités compétentes au secours. Il faut souligner que la même situation se produit dans les communes de Tchaourou et Parakou.
Wilfried AGNINNIN