La distribution des attestations de succès aux nouveaux bacheliers a démarré depuis le lundi 4 septembre 2023. Le Lycée Mathieu Bouké (Lmb) de Parakou sert de cadre pour la distribution dans le département du Borgou. Les admis se sont prononcés sur les difficultés auxquelles ils sont confrontés et sans oublier Ia somme de 5 000f à payer avant le retrait de l’attestation. Néanmoins, les responsables en charge de la distribution ont invité chacun d’eux à faire preuve de vigilance dans le versement des frais dans les comptes indiqués.
Abdoul Raouf Séro TOSSOUNON & Rékia BONI OROU IRA (Stgs)
Ils sont nombreux à se plaindre des difficultés rencontrées. Le retrait des attestations n’est pas chose facile pour les nouveaux bacheliers. La plupart se plaignent du temps qu’ils ont passé avant de pouvoir retirer l’attestation.
Garcia-Anderson Zanou est présent sur le lieu de distribution le mercredi 6 septembre 2023 depuis 8h mais jusqu’à 11h, il n’est toujours pas entré en possession de son attestation. « Je suis là depuis 8h. Je n’ai toujours pas reçu mon attestation et ça prend trop de temps. Il faut d’abord valider le relevé de notes et la quittance et attendre qu’on vous appelle par ordre alphabétique pour aller retirer l’attestation », s’est-il plaint. Il n’est pas d’accord avec la somme de 5000f à payer avant de retirer son attestation. Il s’est montré franc dans sa position. « Concernant la somme de 5000f, c’est déjà trop pour moi vu le temps et la situation du pays actuellement. Ils doivent au moins voir les difficultés du moment pour fixer le montant. Tout au moins 1000f c’est possible. Le diplôme qu’on a travaillé pour avoir, on doit payer encore pour l’avoir », a affirmé Gracia-Anderson Zanou. Il n’a pas manqué d’envoyer un message aux autorités sur ce qu’il souhaite à l’avenir. « Je souhaite que les autorités réduisent au moins le prix pour les retraits parce que tout le monde n’a pas les moyens pour pouvoir retirer l’attestation » a-t-il lancé.
Thérèse Namboua s’est également plaint de la longue attente. Alors qu’elle est arrivée depuis plusieurs heures, elle est toujours dans les rangs attendant son tour. « D’abord à notre arrivée, on ne savait pas on s’est assis seulement. On a commencé par faire les rangs, ensuite ils nous ont fait sortir. On est resté au soleil pendant des heures avant de passer prendre le cachet. Après avoir pris le cachet nous sommes entrés à l’intérieur. Nous sommes assis, nous attendons. Peut-être c’est en fin de semaine on va prendre on ne sait pas », se désole-t-elle. Elle a exprimé sa frustration en ce qui concerne les frais à payer. « Je ne sais même pas ce qu’ils veulent faire avec l’argent là. On a fait dépôt des dossiers ici, ils ont pris l’argent. Maintenant 5 000f là c’est pour quoi ? Ils ont trop exagéré. Moi je ne suis pas d’accord. La personne a déjà son Bac, il vaut mieux lui remettre son attestation tranquillement », s’est exprimée à bout de nerfs Thérèse Namboua. Comme Garcia-Anderson et Thérèse Namboua, Emmanuel Ouwadé a également fait part des difficultés auxquelles il est confronté. « Ceux qui nous distribuent les attestations ne sont pas nombreux. Il y a assez de monde et il y a trop de complications. Je suis là depuis 7h et jusqu’à 11h je n’ai pas encore été reçu », a-t-il confié. Pour lui, les 5000f n’arrangent pas. Il se plaint de ne pas connaître les raisons pour lesquelles il paye la somme de 5000f. Il lance un appel aux autorités. «Nous souhaitons que la prochaine fois que les bacheliers ne payent plus avant de prendre les attestations », a souhaité Emmanuel Ouwadé.
Rose Victoire Tossa, elle, a réussi à prendre son attestation. Mais comme les autres, elle a fait preuve de patience. « Il y a également le fait qu’on n’entend pas bien les noms quand on appelle à cause du bruit. J’étais là depuis 10h, mais je suis vite sortie comparativement à certains qui ont fait plus de 2h ici », a-t-elle expliqué. Elle trouve la somme à payer est trop élevée et appelle les autorités à faire une réduction. « Je trouve que c’est un peu cher. Mais bon, l’État dépense avant de faire sortir les attestations. C’est normal les frais, mais c’est quand même cher. Tout le monde n’a pas la même capacité. Je souhaite qu’ils essayent de voir le montant », a affirmé Rose Victoire Tossa.
La délégation de l’Office du Bac chargée de l’opération a pris toutes les dispositions pour satisfaire les bacheliers. Elle est composée de deux équipes. L’équipe de la comptabilité chargé de recevoir et valider par un cachet les quittances et les relevés de notes. L’équipe de la distribution est chargée de partager les attestations aux bacheliers. Marlyn Kessou, membre de l’équipe comptable, a expliqué comment se déroule la distribution des attestations. « La distribution des attestations du Bac 2023 a démarré le lundi 4 septembre et s’étend jusqu’à la fin de la semaine. Alors, c’est très simple, pour venir récupérer son attestation, chaque bachelier doit se présenter avec une copie de son relevé de notes, une quittance de paiement dans l’une des institutions mentionnées dans le communiqué, la Boa, l’Ecobank ou le Trésor. Ils doivent être munis de leur carte d’identité dans un premier temps pour valider la quittance qu’ils ont obtenue. Nous posons un cachet sur leur relevé et c’est avec ça ils iront chez les agents distributeurs pour récupérer leurs attestations », a-t-elle fait comprendre. Elle n’a pas manqué de relever quelques difficultés. « Il faut dire que depuis le début, nous n’avions pas connu l’affluence d’aujourd’hui. On a tourné autour de 700 attestations distribuées les deux premiers jours. Aujourd’hui nous semblons faire le plein. Donc on espère pouvoir évoluer dans les statistiques parce que c’est très important pour nous de pouvoir rendre ce service de proximité à la population. Une fois la mission terminée, ils seront obligés de descendre à Cotonou pour obtenir le document. Ce n’est pas évident pour ceux qui vivent loin » a confié Marlyn Kessou. Elle invite les nouveaux bacheliers à se précipiter pour retirer leurs attestations dès ces instants de distribution par département. « C’est une démarche individuelle et souveraine. C’est le premier diplôme universitaire et l’Office du Bac et les autorités à divers niveaux ont tout mis en œuvre pour rendre ce service de proximité. Les équipes sont sur le terrain dans chaque département pour cette mission de distribution. Donc nous invitons massivement les bacheliers pour récupérer leurs attestations », a-t-elle conseillé. Marlyn Kessou a également attiré l’attention des admis au cycle sur le comportement à avoir pour verser les frais à payer dans les comptes indiqués. « Pour ce qui est des formalités comptables, j’aimerais attirer l’attention des bacheliers sur deux points. Le premier point est qu’au moment du paiement, que ça soit au niveau des points mobile money ou à la banque, nous demandons aux bacheliers de faire très attention au numéro de compte qu’ils mentionnent afin de ne pas faire de mauvais dépôt. Les numéros de compte recommandés à la Boa, au Trésor sont publiés par les médias et ils sont sur internet à tout instant. Donc qu’ils veuillent bien se référer à ces numéros de compte là. Le deuxième point concerne le moment où ils s’en vont pour verser l’argent à la banque ou les points express. Ils doivent exiger le cachet de la banque sur la quittance de payement avant de venir vers l’équipe de distribution. Ces deux points sont très importants », a-t-elle souligné.
À noter que la distribution des attestations de Bac dans les départements prendra fin le 9 septembre prochain à 16h.
