CULTURE : Ce qu’il faut savoir des mois en Baatɔnum

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Le calendrier traditionnel Baatɔnum est depuis longtemps confondu aux calendriers arabe et grégorien. Contrairement aux autres, celui en Baatɔnum est caractérisé par des évènements culturels ou naturels. Adamou Taïrou, facilitateur en langue nationale Baatɔnum de l’Association de Jeunes pour l’Éducation et la Culture (Ajepec-Su Dom Se), revient sur les particularités de ce calendrier lunaire. C’est à travers une interview exclusive. Lisez plutôt !

Abdoul Raouf Séro TOSSOUNON (Stg)

Daabaaru: Quels sont les différents mois du calendrier traditionnel Baatɔnum ?

Adamou Taïrou: Les mois en milieu Baatɔnum sont également au nombre de 12. Nous avons :

1er mois: Dɔ̃ɔ kɔ̃ɔ suru
2ème mois: dɔ̃ɔ kɔ̃ɔ wɔnɔ
3ème mois: gaani sur
4ème mois : gaani wɔnɔ
5ème mois : suru kam
6ème mois : dɔ̃ɔ kako sɔ̃ɔ
7ème mois : gùm kokoro woo
8ème mois: sɔmbe kee suru
9ème mois : gãreku suru
10ème mois : gãreku nɔɔ bɔku suru
11ème mois : gãreku taa yaka
12ème mois : kako suru

Quelle est l’historique de ces mois ?

En ce qui concerne l’historique, il faut d’abord noter que chaque mois en milieu Baatɔnum est désigné en soit en fonction des évènements naturels qui le caractérise, soit en fonction des évènements traditionnels ou surtout soit en fonction des activités agricoles qui s’y passent. Il faut aussi noter que le calendrier traditionnel Baatɔnum n’est pas le même que le calendrier grégorien. En milieu Baatɔnum, les mois suivent le cycle lunaire. Chaque mois compte 29 jours minimum ou 30 jours maximum.

Quelle est la spécificité de chaque mois ?

Pour ce qui est de la spécificité de chaque mois, je vais expliquer mois par mois dans l’ordre.

Le premier mois: dɔ̃ɔ kɔ̃ɔ suru

Dɔ̃ɔ kɔ̃ɔ suru veut dire le mois du jet de feu. C’est le premier mois de l’année en milieu Baatɔnum. Le dɔ̃ɔ kɔ̃ɔru est un rituel qui s’effectue en début de l’année chez les Baatɔmbu. Ce rituel de jet de feu s’effectue à l’ouest de chaque village du barutem. Cette orientation a été adoptée dans l’intention que le feu brûle les malheurs de l’année passée et des malheurs de l’année qui s’annonce. Ces malheurs sont éloignés pour toujours avec l’action du coucher du soleil. Ce rituel est également l’occasion pour souhaiter la paix, le bonheur et surtout la sécurité alimentaire pour l’année qui s’annonce.

Le deuxième mois: dɔ̃ɔ kɔ̃ɔ wɔnɔ

Dɔ̃ɔ kɔ̃ɔ wɔnɔ veut dire littéralement le jeune frère du mois de jet de feu. C’est le mois qui annonce la fête identitaire des Baatɔnum la Gaani. Dans ce mois s’effectue les préparatifs de la célébration cette fête.

Le troisième mois: gaani suru

C’est le mois de la célébration de la fête identitaire en milieu Baatɔnum la Gaani. La Gaani est la fête des retrouvailles des princes Wassangari.

Le quatrième mois: Gaani wɔnɔ

Gaani wɔnɔ veut dire littéralement le jeune frère du mois de la gaani. C’est le mois qui suit le mois de la célébration de la Gaani tout simplement.

Le cinquième mois: suru kam

Suru kam veut littéralement dire le mois nul. Généralement dans ce mois, il n’est observé aucune activité agricole dans les champs. Les agriculteurs sont en repos à la maison. Ils ne vont pas au champ régulièrement. En ce moment les activités champêtres sont presque terminées. Ils n’attendent que la pluie pour commencer de nouvelles activités.

Le sixième mois: dɔ̃ɔ kako sɔ̃ɔ

Dɔ̃ɔ kako sɔ̃ɔ est le mois du soleil c’est-à-dire le mois dans lequel le soleil est vraiment ardent. Cette expression est la forme contractée de la phrase suivante: «dɔ̃ɔ u kurako sɔ̃ɔ» qui veut dire le feu est différent du soleil.

Le septième mois: gùm kokoro woo

C’est le mois du vent. Le mois dans lequel souffle un type de vent qui fait éclater les fruits mûrs du kapokier. Les fruits du kapokier sont semblables à l’étoffe du coton.

Le huitième mois: sɔmbe kee suru

Sɔmbe kee suru veut dire le mois du séchage des noix de karité. C’est dans ce mois que s’effectue la collecte des noix de karité par les femmes. Une fois collectés, les noix sont bouillies et séchés.

Le neuvième mois: gãreku suru
C’est le mois dédié à l’espèce d’herbe appelé en Baatɔnum gãreku.

Le dixième mois: gãreku nɔɔ bɔku suru
C’est le mois dans lequel l’herbe gãreku suit son cycle végétatif.

Le onzième mois: gãreku ta yaka
C’est le mois qui vient après le cycle de développement de l’herbe gãreku.

Le douzième mois: kako suru
C’est dans ce mois que se manifeste le phénomène du brouillard.

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