CHRONIQUE DES US ET COUTUMES : A l’école du roi Guézo

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La lutte contre l’avancée du désert est devenue un sempiternel combat qui peine à aboutir malgré les efforts des organisations internationales et des Etats. Au Bénin, tout le mois de juin de chaque année est d’ailleurs consacré à des actions pouvant permettre de finir avec ce problème qui est une menace pour la vie sur terre. Ainsi, après le 1er juin de chaque année consacré journée de l’arbre, plusieurs autorités sacrifient à cette tradition en mettant en terre des plants dans le but de remettre en état le couvert végétal qui est détruit au quotidien pour les divers besoins de l’homme. Cette pratique qui est devenue une tradition est encore très loin des résultats attendus puisque la plupart des plants mis en terre en cette période meurent précocement faute d’entretien.
L’idée étant très géniale au vue du but qu’elle vise, il est important de revoir comment elle est mise en œuvre pour plus d’impacts. Pour ce faire, il urge que les autorités actuelles puissent retourner à l’école du roi Guézo. Guézo, dans son ardent désir de voir prospérer la filière palmier à huile dans le royaume du Dahomey sous son règne de 1818-1858, a instauré la mise en terre obligatoire d’un plant de palmier à huile à la naissance de chaque enfant. Ainsi, en ce temps-là, dès qu’un enfant naît, il est planté cet arbre au lieu où le placenta est enterré. Alors, par devoir de mémoire, cet arbre est entretenu par les parents de l’enfant jusqu’à ce que ce dernier ne soit en âge de prendre le relai. Par conséquent, cette tâche devint un rituel qui a longtemps duré avant de s’estomper avec le temps.
Aujourd’hui, si nous pouvons retourner à cette vieille pratique en maintenant l’idée d’immortaliser chaque naissance par un arbre planté et l’étendre également à chaque événement heureux de notre vie sur terre, la lutte contre l’avancée du désert ne se fera plus. Puisqu’au lieu de lutter contre le désert, le désert partirait très loin de lui-même sans que des colloques et autres rencontres internationales ne soient organisés sur le changement climatique.
Alors, pour arriver à réinstaurer cette pratique en coutume, les autorités doivent aménager des espaces dans chaque commune pour accueillir les plantes de ceux qui n’ont pas de terre pour accomplir cet acte. Ainsi, tout comme chaque commune dispose d’au moins un cimetière, cet espace sera également une obligation pour les collectivités locales afin de permettre à tout le monde de sacrifier à cette tradition sans trop se soucier. Dans sa nouvelle version, il ne sera plus question uniquement de palmier à huile mais de toutes sortes d’arbre ayant une durée de vie importante et selon les exigences climatiques de chaque milieu.
Cela va sans dire qu’à l’instar de l’acte de naissance qui est aujourd’hui un droit pour chaque enfant, l’arbre doit être érigé au même rang que cette précieuse pièce dont le défaut crée assez d’ennuis aux parents. Cette vieille philosophie du roi Guézo est donc une panacée que nous abandonnons en nous laissant entraîner par des cérémonies folkloriques tout au long du mois de juin de chaque année sans pour autant rien changer de manière concrète face à l’épineuse question de réchauffement climatiques et ses corollaires.
Tous, allons donc à l’école du roi Guézo pour sauver notre planète.

Edouard ADODE

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