CHRONIQUE DES US ET COUTUMES : La face horrible des fêtes !

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CHRONIQUE DES US ET COUTUMES

La face horrible des fêtes !

Dans quelques jours, ce sera la fin d’une année civile selon le calendrier grégorien. Ainsi, comme il est de coutume en Afrique depuis quelques siècles, tout le monde s’affaire pour les fêtes de fin d’année. Quoi de plus normal que de se donner un moment de détente après un certain nombre de jours de labeur ?

C’est là l’utilité des fêtes qui sont des moments propices pour le repos et pour un bilan rétrospectif de sa vie pendant un temps donné. De même, selon la conscience collective, les fêtes permettent de remercier le ciel pour ses bienfaits selon la foi des uns et des autres. Ce qui par conséquent donne lieu à l’expression de la joie de diverses manières. Ainsi, on mange, on boit, on danse et s’offre des plaisirs pour se faire plaisir.

L’Afrique d’avant la colonisation était un continent de grandes fêtes qui permettent de commémorer des événements précis qui sont survenus dans la vie des peuples. Ainsi, les fêtes en Afrique étaient des moments de grandes retrouvailles, de partage et de réjouissance, agrémentés par des rituels selon nos croyances. Alors, en ces temps-là, le génie de l’africain avait déjà institué des calendriers propres à chaque peuple, des calendriers qui reflétaient avec beauté les réalités de nos sociétés.
Ainsi, au Bénin du nord au sud, nous notons des calendriers propres aux sociétés traditionnelles. Chez les Baatoonu par exemple, le nouvel an commence par le Donkonru, pour les Mahi de Savalou, chaque nouvelle année s’ouvre avec l’apparition de la nouvelle igname. Des repères qui ont été fixés par nos aïeux selon les expériences de chaque peuple sur des siècles.

Mais que constatons-nous aujourd’hui en Afrique de manière générale et au Bénin en particulier? L’Afrique est devenue le dépotoir des fêtes inventées ailleurs et qui ne correspondent en rien à nos réalités. Ainsi, après le formatage de nos mentalités, la chaîne de l’esclave qui est tombée des pieds et des mains de nos ancêtres, est placée sur nos cerveaux. Et désormais on est tous emballé et conduit comme des bêtes écervelées qu’on traîne vers l’abattoir. Alors, on fête avec ferveur ces célébrations sans pourtant savoir l’objet de nos réjouissances et au même moment nous foulons au pied ce qui est propre à nos cultures sous prétexte que nos fêtes sont barbares ou diaboliques. Une aberration !

Ainsi, de la petite enfance jusqu’à vieillesse en passant par la jeunesse, des fêtes bien taillées sur mesures sont déposées sur le continent noir permettant aux occidentaux qui nous ont traités comme moins que des humains, d’écouler leurs invendus de l’année et des objets de leurs cultures. Tant tôt, c’est la saint Valentin, tant tôt Noël et au sommet la saint Sylvestre, accentuant l’acculturation de bon nombre d’africains. Que signifient les sapins ? Que représente le père Noël chez nous ? Autant de mensonges qui aveuglent des générations et des générations ! Et comme ça marche à merveille pour l’occident, l’Asie aussi entre dans la danse avec la célébration du nouvel an chinois en Afrique avec des danses de ce peuple, extraordinairement exécutées par mes frères et sœurs champions en imitation.

Or, un adage fon stipule clairement que « la rivière qui oublie sa source, ne tarde pas à tarir ». Où va donc l’Afrique avec cette pléthore de fêtes importées ?
Il est impérieux que nous prenions conscience du danger de déracinement qui nous guette et emporte déjà assez de conscience. Nous sommes nous-mêmes quand nous sommes fiers de nos réalités, aussi barbares qu’elles paraissent !

Edouard ADODE

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