CHRONIQUE DES US ET COUTUMES : Le péché du pauvre…

4 ans ago | Written by
0 0

S’il y a une vérité qui frappe à la lecture des fables du mythique poète français Jean De la Fontaine, plusieurs des bibliophiles de par le monde entier, mettront sans doute en exergue en premier, celle qui est cachée derrière le célèbre poème  » Les animaux malades de la peste ». Une fable qui parmi tant d’autres peint combien le jugement des hommes ne tient compte que de la tête du mis en cause. Sinon, comment comprendre que les crimes du lion, du renard et bien d’autres bêtes féroces de la forêts soient jugés moins graves, pour ne pas dire plus honorifiques que l’acte posé par l’agneau qui n’a fait que brouter l’herbe du pré. Alors, ébloui par l’apparence des féroces, le conseil de la jungle a simplement jugé utile de « crier haro sur le baubet». Il en est de même à la fin du célèbre poème du célébrissime Fontaine qui présentait le triste procès du loup face à l’agneau qui n’a pas pu échapper à la sentence du vorace des forêts malgré l’éclat et la pertinence des arguments avancés par l’innocente bête.
Ces représentations imagées montrent avec justesse comment va le monde des humains où le pire des jugements ne tombe le plus souvent que sur le pauvre ou le faible de la société tandis que les riches et ceux qui s’estiment forts se tirent toujours d’affaire bon gré mal gré. Cette situation qui caractérise les relations diplomatiques dans le monde font des pays pauvres d’Afrique les éternels boucs émissaires des Nations dites développées qui foulent aux pieds les conventions internationales sans être aucunement inquiétées. Or, au même moment, il est exigé des pays pauvres un respect scrupuleux de ces accords qui s’imposent normalement à tous. Ainsi, le pauvre a toujours tort.
Revenant dans nos sociétés africaines, les pires bavures des riches et des forts sont souvent applaudies face aux petites erreurs des pauvres et des faibles qui sont vite décriées et condamnées avec véhémence par tous. Ce n’est pas pour rien qu’un adage africain enseigne que « le pet du riche ne sent jamais mauvais contrairement à celui du pauvre ».
C’est donc clair que la pauvreté ou la faiblesse est le pire des péchés dans le monde ici bas.
Cette situation qui perdure depuis la nuit des temps ne doit pas continuer d’exister si chaque homme prend conscience de ce que la nature est un incorruptible comptable. Puisqu’elle finit toujours par rendre à chacun selon la mesure avec laquelle il a semé; et même si pour les hommes, ce juste jugement de la nature vient tardivement, l’humanité a l’obligation de suivre la nature dans ses lois et non dans l’apparence des choses.
Alors, pour bâtir un monde de paix et de justice, il est temps que la raison du plus fort cesse d’être toujours la meilleure. Pour ce faire, l’Afrique berceau de l’humanité doit se lever pour donner le bel exemple en faisant des lois de la nature les lois humaines depuis nos plus petites cellules de prise de décision et le monde entier finira par prendre le pli. Ainsi, l’humanité sera sauvée, car le péché du pauvre n’est pas d’être pauvre.

Edouard ADODE

Article Categories:
A la une · Editorial

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Daabaaru