COMBAT POLITIQUE DES FEMMES A L’ERE DU RENOUVEAU DEMOCRATIQUE AU BENIN : De Rosine Soglo à Claudine Prudencio, rien n’a changé !

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COMBAT POLITIQUE DES FEMMES A L’ERE DU RENOUVEAU DEMOCRATIQUE AU BENIN

De Rosine Soglo à Claudine Prudencio, rien n’a changé !

A l’avènement du renouveau démocratique en 1990 suite à la conférence des forces vives de la Nation, les femmes ont commencé par s’afficher dans l’arène politique avec des ambitions plus nobles que celles de leurs aînées. Ainsi, très tôt, bon nombre d’entre elles ont affiché un engagement politique extraordinaire qui parfois contrarie avec les principes de la société béninoise dans laquelle on voyait la politique comme l’apanage des hommes. Dans ce contexte, il était difficile pour le commun des béninois d’accepter des femmes à la tête des partis politiques dans une société où le système patriarcal est en vogue. Pire, les femmes béninoises elles-mêmes ont de la peine à se soutenir dans leur combat politique juste à cause de leur jalousie légendaire.

C’est dans ce contexte sociologique difficile que Rosine Vieyra Soglo a initié le parti de la Renaissance du Bénin (Rb) qui est le premier parti créé par une femme et longtemps dirigée par la première dame d’alors. Ce parti a fait des prouesses dans l’arène politique par l’élection de plusieurs de ses partisans à l’assemblée nationale et à divers postes politiques. Mais la Rb n’a jamais réussi à faire élire un président de la République puisque l’ancien président Soglo a été élu avant la création du parti de son épouse. D’ailleurs, l’un des arguments avancés en son temps pour empêcher l’ancien président Soglo d’avoir un second mandat est qu’il se laisse conduire par la première dame. Et aveuglement, les femmes béninoises ont contribué à la fin de la Rb.

Par la suite, la célèbre avocate Marie-Elise Gbèdo se lança dans l’aventure comptant sur sa bataille pour l’épanouissement de la femme. Mais avec tout son verbe, les femmes béninoises représentant plus de 50% de la population, ont eu de la peine à épouser la vision de cette dame de fer qui croyait dur en son rêve. Par conséquent, traitée de tous les noms d’oiseaux, elle n’a jamais pu atteindre la barre des 2% des suffrages exprimés lors des nombreuses présidentielles auxquelles elle a pris part. Puis Célestine Zanou fit également cette amère expérience.

Aujourd’hui, c’est l’heure de Claudine Afiavi Prudencio avec son parti l’Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (Udbn). Son engagement politique ne souffre d’aucune faille de même que son côté philanthropique. Cependant, elle est loin de réunir toutes ses sœurs autour d’elle. Au contraire, elle semble être plus épaulée par les hommes qui croient plus en elle que les femmes pour qui elle se bat le plus. Or, il aurait suffi que toutes les femmes adhèrent à ce seul parti politique actuellement dirigé par l’une des leurs, et Claudine Prudencio serait aux anges. Mais, pour l’heure, elle est loin d’avoir l’approbation des femmes d’Abomey-Calavi avant même de s’aventurer vers celles des autres communes.

Au demeurant, depuis 1990, les femmes béninoises ne sont pas encore prêtes à se soutenir dans le combat politique malgré leur supériorité numérique.

Edouard ADODE

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