CONTESTATION DES RÉSULTATS DES URNES EN AFRIQUE,
A quoi servent alors les élections ?
Depuis 1990, la plupart des pays africains ont opté pour la démocratie qui consacre la souveraineté des peuples. Ainsi, la principale voie par laquelle le peuple exerce le pouvoir reste les élections qui permettent a priori à ce dernier, selon l’esprit de démocratie, de choisir librement ceux qui doivent le diriger.
Si sous d’autres cieux ce principe s’applique sans anicroche; dans les pays africains, les périodes électorales constituent généralement des moments d’incertitude où tout peut basculer dans le gouffre, surtout quand il s’agit d’une élection présidentielle. Car, rares sont les pays africains dans lesquels les résultats des urnes sont promptement acceptés par les candidats en lice. Généralement, aussitôt le scrutin terminé, aussitôt les différents candidats surtout les plus influents commencent par réclamer la victoire et vont jusqu’à s’autoproclamer chacun président élu. Actuellement, les regard sont tourné vers le Togo qui est en train de boucler une élection présidentielle avec ce scénario qui distingue les démocraties africaines. Du Bénin au Mali en passant la Côte d’Ivoire, aucun pays ne fait exception en la matière. Au Togo, déjà le soir du vote, le candidat de l’opposition Agbeyomey Codjo s’attribuait la victoire avant même la Commission Électorale Nationale Indépendante (Ceni) qui, 48 heures après, annonce la réélection du président sortant Faure Gnassingbé qui rempile ainsi son quatrième mandat.
Alors, dans cette cacophonie observée autour des élections en Afrique de manière générale, l’on a toujours de doute sur la véracité des résultats officiels des joutes électorales. Ce qui remet en cause l’utilité de cet exercice démocratique sur ce continent.
C’est à croire que les pouvoirs en place essaient tout simplement de sacrifier à cette tradition pour satisfaire aux exigences des bailleurs de fonds qui encouragent l’enracinement de la démocratie sur ce continent en proie à la pauvreté. Certains citoyens n’hésitent même pas à dire que les résultats des élections dans leurs pays sont déjà connus avant le scrutin. Si ces déclarations s’avéraient, il serait donc intéressant de cesser d’importuner les populations par ces parodies d’élections et opter pour la monarchie qu’on connaissait à l’Afrique d’avant la colonisation.
Au demeurant, pour donner plus de crédibilité aux élections en Afrique, il va falloir que les organisations internationales s’y impliquent véritablement au lieu d’assister à ce désordre tout simplement en obserteurs aveugles au non de la souveraineté des États.
Edouard ADODE
