DEBOIRES D’UN HOMME D’AFFAIRES GENEREUX DANS LA POLITIQUE AU BENIN : Que reste-t-il à Sébastien Ajavon ? . Le clergé béninois avait bien raison

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S’il lui était permis de voir en 2015, ce qui adviendrait après le pouvoir Yayi, peut-être que Sébastien Ajavon n’aurait jamais voulu se hasarder sur le terrain politique comme il a été souhaité par la conférence épiscopale du Bénin qui avait clairement suggéré que les hommes d’affaires restent dans leur couloir pour le bonheur du peuple. Aujourd’hui, Sébastien Ajavon serait en train de regretter son aventure politique qui apparemment lui laisse un après goût très amer et un avenir politique très incertain.
Bien qu’en 2016 il ait mis le paquet pour accéder à la magistrature suprême de son pays, le magnat de la volaille au Bénin s’est retrouvé après le premier tour de la présidentielle de cette année à la troisième place après Lionel Zinsou et Patrice Talon. Une position qui a fait de lui un faiseur du roi très convoité par les deux premiers candidats qui se sentaient dans le besoin de ce couvert politique pour remporter le graal.
Alors, se sentant issu du même marigot que Patrice Talon, c’est-à-dire étant tous deux des hommes d’affaires, il n’a pas hésité à se mettre du coté de ce dernier contre le dauphin de Boni Yayi. En faisant ce choix, Sébastien Ajavon aurait certainement imaginé vivre un temps de vaches grasses dans son pays en toute quiétude. Mais très tôt, le miel rêvé est tourné en fiel, une fois le train de la rupture mis en marche.
Ainsi, mêlé dans une affaire d’importation de 18 kg de cocaïne, il fut livré à la justice de son pays sans aucune protection de l’exécutif comme cela aurait dû être les temps jadis. Par conséquent, le meilleur contribuable béninois sous le régime Yayi était obligé de prendre ses jambes à son cou pour ne pas croupir en prison comme un vulgaire délinquant suite à la décision de la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (Criet) qui le condamne par contumace à 20 ans de réclusion criminelle.
Alors, depuis l’hexagone où il est allé se réfugier ex qualité d’exilé politique, il tenta de sauver les meubles en empruntant en vain le chemin de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Face aux diverses injonctions de la cour d’Arusha, le Bénin s’est montré sourd avant de se retirer du protocole de cette juridiction afin d’éviter à ses ressortissants de saisir directement le tribunal africain.
Entre temps, le parti Union Sociale et Libérale dont Ajavon est le président d’honneur a perdu son existence légale au regard des nouvelles lois qui régissent la vie des partis politiques au Bénin. Par conséquent, sauf en cas de cataclysme, Sébastien Ajavon n’a actuellement aucune chance de se faire représenter à la prochaine présidentielle au Bénin. Puisque n’ayant plus de parti politique et avec le principe de parrainage désormais en vigueur, il lui serait difficile de réunir les conditions d’éligibilité pour une élection au Bénin même s’il arrivait que sa peine de 20 ans ait été annulée.
Il va alors sans dire que de son aventure sur le terrain politique en dépit des avertissements du clergé béninois, Ajavon ne récolte que regrets et déboires, laissant le peuple orphelin de ses nombreuses actions philanthropiques d’antan.

Edouard ADODE

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