Le dernier concours d’auditeurs de justice organisé par les services du ministère de la fonction publique a révélé de graves irrégularités dans l’organisation. Des corrigés types retrouvés chez des candidats en pleine composition ainsi que plusieurs autres fraudes détectées prouvent à suffisance que les béninois restent attachés à la paresse intellectuelle, à la facilité et sont malheureusement de véritables partisans de moindres efforts.
Malgré l’annonce de poursuites judiciaires contre les personnes mises en cause, l’opinion nationale demeure sceptique quant à la finalité de ce dossier. Jusque là, les autorités administratives n’ont pu renseigner le peuple sur les dessous de l’organisation de ce concours. De la chaîne de conception des épreuves jusqu’au secrétariat d’impression des copies, chaque acteur devrait être auditionné.
Malgré la décision d’annulation du concours par le chef de l’État, aucune tête n’est jusque là tombée. Le ministre de la justice en bon cadre devrait jeter l’éponge et exiger que lumière soit faite. Selon les pratiques rupturiennes, des sanctions aussi bien administratives que judiciaires seraient tombées dès le lendemain de la tricherie. Hélas, les auteurs se seraient couverts par les instigateurs de l’imposture.
Le Bénin est le quartier latin de l’Afrique malheureusement miné d’intellectuels névrosés, cancres aux parcours académiques douteux et qui font feu de tout bois pour occuper les postes les plus juteux de l’administration en lésinant d’autres cadres aux compétences extraordinaires.
Spero A. AKOVOGNON
