ÉDITO
Hélas ! Houngbédji n’avait pas compris
« Le chat échaudé craint l’eau froide », disait l’adage. C’est exactement ce qui caractérise l’attitude du président du Parti du Renouveau Démocratique (Prd) surtout en observant ses derniers choix politiques. Nul n’ignore, les intrigues politiques dans lesquelles le président Houngbédji s’est impliqué dans le passé juste pour sauver la paix dans son pays. Mais aucune de ces intrigues n’a été dans l’avantage du Prd. Inutile de rappeler ses mésaventures avec l’Union fait la Nation et tout récemment avec cette tristement célèbre alliance autour du candidat Lionel Zinsou pour la dernière élection présidentielle.
Au vue de ses différentes expériences politiques, il est normal que maître Adrien Houngbédji joue la carte de la prudence voire même de la méfiance lorsqu’il s’agit de regroupement de forces politiques. Car en politique, rien n’est plus rare que la confiance. Aucun mariage en politique n’a jamais été pour le meilleur et pour le pire, mais il dure le temps des intérêts des parties prenantes.
C’est certainement ce qui aurait justifié la réticence du président Houngbédji à l’égard du conseil amical et fraternel de PatriceTalon pour que le Prd soit inclus dans le Bloc Républicain qui était en gestation en son temps. Houngbédji n’avait pas compris la vision du chef de l’État qui peut-être voyait le danger venir de loin et par amour voulait préserver la tête du Prd. Houngbédji a tout simplement cru que la fusion qui était annoncée sera juste comme les alliances qu’il a connu par le passé.
Cette attitude d’Adrien Houngbédji peut être due à une myopie sénile, contrairement à plusieurs jeunes du Prd qui ont fait preuve de clairvoyance en saisissant l’opportunité pour ne pas mettre en danger leur jeune et brillante carrière politique.
Sinon, par son conseil amical, Patrice Talon a montré tout l’amour et toute la considération qu’il a à l’égard du président Houngbédji. Mais par sa prudence à outrance tendant à la méfiance, le Prd tend vers sa mort politique sauf par miracle. Dans cette situation, Talon aura certainement la conscience tranquille tandis que Houngbédji voudrait se mordre les doigts.
Edouard ADODE
