EDITO : La Cpi en perte de légitimité ?

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La Cpi en perte de légitimité ?

Créée pour connaître des affaires de violation des droits de l’homme dans tous les pays du monde, la Cour Pénale Internationale (Cpi) tend progressivement vers sa chute. Car, plus le temps passe, moins les citoyens du monde et même les Etats ont de la peine à croire en la justice que rend cette cour de tous les espoirs. Après plus de 20 ans d’exercice de la justice humanitaire, la Cpi a du mal à convaincre sur la pertinence de son existence.
Certes, l’existence d’une cour de cette envergure est très utile pour la communauté internationale surtout au vue de l’accroissement des cas de violation des droits de l’homme notés au quotidien dans presque tous les pays du monde. Mais après plus 20 ans, au delà d’une simple remarque, la Cpi n’a connu que des affaires des Etats africains. Ainsi, c’est à croire que la Cpi est uniquement créée pour l’Afrique. Or, au même moment, plusieurs violations des droits de l’homme sont constatées partout dans le monde.
A partir de ces constats, il est évident que les Etats africains aient du mal à donner du crédit à cette cour. D’ailleurs de plus en plus, peu d’Etats sont prêts à envoyer les auteurs de certaines violations des droits de l’homme devant la Cpi. Le cas du Soudan actuel vient confirmer cette perte de considération de la Cpi aux yeux des africains. Sinon après qu’il soit déchu, Omar El Béchir avait de forte chance de se retrouver à l’Haye. Mais, le conseil militaire au pouvoir au soudan depuis quelques jours a clairement annoncé que Béchir ne sera pas livré aux étrangers. Pis, la difficulté qu’éprouve actuellement la Cpi à intervenir en Afghanistan vient jeter du discrédit sur elle. Ces quelques faits parmi tant d’autres certifient le caractère d’une justice à double vitesse au plan international. Car, il suffit que Washington ou Paris soient impliqués dans une affaire et cela passe sous boisseau.
Dans ces conditions, la surpression de cette cour serait la bienvenue. Sinon à l’allure où vont les choses, la Cpi risque de ne plus avoir de clients à juger puisque les Etats africains se réveillent.

Edouard ADODE

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