Depuis 1960, une certaine catégorie de l’élite béninoise occupe les grandes fonctions de la République. Les fonctions politiques les plus prisées sont absorbées par cette frange de la population du Bénin qui est nourrit et soignée avec les ressources de l’Etat. Aucune brèche pour permettre à d’autres cadres intellectuellement compétents de vivre l’expérience.
Ils sont dans toutes les administrations, dans les agences et structures de l’Etat. Des élites à col blanc qui siphonnent les fameuses caisses de la République. A l’installation d’un nouveau régime, ils se rallient à la cause qualifiée de noble et réussissent à se trouver une place dans le cercle restreint. Une dictature politico-gauchiste qu’ils développent et dont ils sont les seuls à détenir le secret.
Pendant ce temps, des milliers de jeunes diplômés sans emplois poirotent et vivent encore dans le domicile familial. Les concours et autres tests pouvant leur permettre de souffler sont cadenassés. Seuls les enfants, les cousins, les femmes, les frères de ces élites sont propulsés au grand dam des enfants des pauvres.
Cependant, depuis quelques mois en arrière, on a noté un ébranlement de l’écurie. Le régime en place semble faire bouger les vielles habitudes. Beaucoup de jeunes sont promues, de jeunes cadres nommés directeurs de plusieurs agences et structures de l’Etat. Une réalité qui rassure les uns et les autres d’un changement progressif de l’accaparement de la chose publique par des élites insatiables.
Le rêve de mettre fin à une telle dictature se concrétise même si la chute du règne de l’écurie est la volonté de la jeunesse du Bénin, toute tendance confondue.
Spero A. AKOVOGNON