EDITO
Le syndicalisme en mode silencieux !
Le syndicalisme au Bénin a été dans un passé récent l’un des plus bouillants dans la sous région. Le syndicalisme béninois se présentait comme un contre pouvoir qui faisait trembler les pouvoir publics.
Mais depuis quelques années, le syndicalisme béninois a presque changé de rythme en basculant en mode silencieux. Ce mode a été plus constaté en 2019 où face aux préoccupations urgentes des travailleurs, les syndicalistes ont fait montre de division après un long moment d’accalmie.
Ce silence qui caractérise le syndicalisme au Bénin est peut-être le signe de ce que tout va bien puisque nul ne peut douter de la capacité des actuels secrétaires généraux à défendre le droit de leurs syndiqués. De même, si les mouvements chauds du syndicalisme sont du passé, il est clair que le cadre de dialogue entre syndicalistes et gouvernants, fonctionne à merveille.
Cependant, cette situation peut également être le signe d’une impuissance des syndicalistes face au pouvoir de la rupture qui ne laisse aucune force de résistance sur son chemin. Alors, si tel est le cas, il est important que les actions syndicales soient redéfinies pour que les réelles préoccupations des travailleurs soient prises en compte par le gouvernement. Pour y arriver, l’unité syndicale doit être recherchée dans la défense des droits des travailleurs. Il est donc temps que le mouvement syndical sorte de sa torpeur pour se battre comme auparavant pour les enseignants qui réclament de meilleures conditions de travail et autres travailleurs qui sont brimés dans leurs droits dans d’autres secteurs.
Alors, le syndicalisme sauvage ne doit plus avoir droit de cité mais ce n’est pas pour autant que le mouvement syndical doit tomber dans un mutisme de plus en plus inquiétant.
Edouard ADODE
