EDITO : Un dialogue dépourvu de toute ruse ?

5 ans ago | Written by
0 0

EDITO

Un dialogue dépourvu de toute ruse ?

Avec beaucoup d’hésitation et de crainte, le dialogue politique initié par le chef de l’Etat Patrice Talon s’est tenu, même si au même moment les partis politiques non en règle étaient en conclave afin de surchauffer la résistance. A l’annonce de ce dialogue de tous les espoirs, les craintes des uns et des autres semblaient être justifiées à cause de l’absence du clergé longtemps considéré au Bénin comme le seul levier capable de concilier les cœurs déchirés. Ainsi, le désir du chef de l’Etat Patrice Talon de voir la classe politique parler d’une même voix pour la décrispation du climat politique, paraît être teinté de ruse.

Mais à la fin des trois jours d’assises, le peuple s’étonne de la complicité fraternelle qui a régné entre les hommes politiques qui hier se regardaient en chiens de faïence. Au finish, le consensus qui paraissait impossible à la veille des dernières législatives, a été retrouvé autour des préoccupations majeures de l’heure. Cette prouesse du pouvoir de la rupture contraste avec le préjugé que la classe politique se faisait sur chaque acte que posait Patrice Talon surtout depuis les cuisants échecs de son projet de révision de la constitution.

La sérénité et l’égalité qui ont caractérisé cette rencontre ne laissent pas entrevoir pour l’heure un seul brin de ruse comme l’on avait pensé quelques heures avant l’entame de la rencontre. D’ailleurs, juste après son discours d’ouverture, le chef de l’Etat s’est tout simplement éclipsé pour ne pas influencer d’une manière ou d’une autre les discussions, pour ne réapparaître qu’à la fin du dialogue. Un geste qui montre combien le président a muri en sagesse.

Sans risque de se tromper, on peut déjà croire que Patrice Talon a compris que « la politique de la ruse et de la rage » ne lui permet guère d’atteindre son objectif qui est de remettre le Bénin sur les rails du développement.

Alors, si la réussite du dialogue est déjà une prouesse à l’actif du chef de l’Etat, la bonne mise en œuvre des recommandations issues de ces assises, serait un grand exploit pour la rupture.

Edouard ADODE

Article Categories:
A la une · Editorial

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Daabaaru