ENTRETIEN EXCLUSIF AVEC LE PREFET DU LITTORAL : Alain Orounla rêve d’un Cotonou plus rayonnant et attrayant . Zoom sur sa vision et ses ambitions pour la ville département

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Le préfet est le dépositaire de l’autorité de l’Etat dans le département. Il est l’unique représentant du gouvernement et de chacun des ministres pris individuellement. Nommé en conseil des ministres le 2 juin 2021, Alain Orounla, préfet du Littoral, département contenant une seule ville, Cotonou, rêve grand. Dans un entretien exclusif accordé à votre quotidien, le représentant de l’Etat dans le littoral a exposé ses ambitions pour la commune tout en faisant un zoom sur ses premières décisions, notamment, le port obligatoire de casque, l’interdiction de la surcharge et la libération des espaces publics dans la ville de Cotonou. Lisez plutôt.

Wahabou ISSIFOU

Daabaaru : Bonjour monsieur le préfet. Le 2 juin dernier en conseil des ministres, vous avez été nommé préfet pour diriger le département du Littoral. Déjà, après deux mois environs passé à la tête de ce département, pourrait-on savoir comment se porte le département du Littoral ?

Préfet Alain Orounla : Votre question me donne l’opportunité, bien sûr, de rendre gloire à Dieu mais de renouveler mes remerciements au président de la République, monsieur Patrice Talon qui, après quelques mois passé à ses côtés au gouvernement, m’a renouvelé sa confiance et a salué les efforts que je fais à ses côtés pour l’accompagner dans la mise en œuvre de la vision ambitieuse et déterminante qu’il a pour notre pays. Je lui en sais gré et continue de travailler inlassablement pour mériter cette confiance et pour mériter la confiance des béninois en général et des cotonois en particulier.
Comment se porte le département du Littoral ? Il se porte bien et je suis là pour qu’il se porte mieux. Il se porte bien à la suite de l’ambitieux Programme d’Actions du Gouvernement (Pag) qui a réservé une part importante à la ville de Cotonou, au département du Littoral qui a, il faut le reconnaître, plus que les autres départements, bénéficié plus d’infrastructures routières, d’un programme d’embellissement de la ville. Outre les nombreux autres avantages du Pag qui a assaini nos finances, permis également de mobiliser d’autres fonds et de rationaliser la gestion pour que ces infrastructures puissent voir le jour au Bénin. Et par là, les progrès en matière d’électricité, d’éclairage public dans notre département dans lequel, il manque un peu plus de discipline, un peu de civisme. Et c’est la petite contribution que je voudrais impulser à la tête de ce beau département qui m’a vu naître pour que les promesses, les engagements du Pag du président de la République, puissent édifier les cotonois et béninois. Donc le département du Littoral, je l’ai retrouvé dans un bon état et je suis en mission pour le mettre dans un meilleur état.

Monsieur le Préfet, quelques jours seulement après votre prise de fonction, on a vu que vous vous êtes mis aussitôt au travail, avec à la clé, la décision du port obligatoire de casque pour les motocyclistes, l’interdiction de la surcharge sur les motos, et récemment, la décision liée à la libération des espaces publics à Cotonou.
Que retenir de ces décisions ?

Je vous remercie beaucoup. Vous me donnez là également, l’occasion de révéler et de confesser qu’aux côtés du président Patrice Talon, auprès de qui, on apprend à travailler et à bien travailler. La meilleure manière de témoigner sa reconnaissance pour la confiance renouvelée, c’est de rentrer dans la vision de l’homme qui veut que tout aille vite et bien.
Les différentes décisions dont vous avez parlées ne sont que les fondamentaux d’une ville ambitieuse, d’un département sérieux dans un pays qui veut se révéler. Puisque, les décisions dont vous venez de parler, participent d’une volonté de salubrité, de discipline, de retour au civisme et même de préservation de la vie.

La décision relative au port de casques obligatoire, dont je ne suis pas le plus fier, c’est quelque chose qui devrait se faire depuis longtemps qui n’a que pour but de préserver la vie. Nous sommes parvenus péniblement, difficilement, il est vrai, à faire mettre l’idée qu’un motocycliste, un motard puisse porter le casque. Qu’est ce qui explique, que son passager ne le porte pas ? Est-ce que le passager n’a pas une vie à préserver ? Est-ce qu’il n’a pas le devoir d’appliquer à celui qui est le plus vulnérable puisqu’il n’a aucune maîtrise de l’engin qui peut provoquer de chute mortelle ou avec un traumatisme et des séquelles irrésistibles. Donc, il n’y a pas d’espoir à rappeler qu’il faut également préserver la vie.

Eviter les surcharges, c’est également éviter les risques d’accidents inutiles. C’est vrai que nous avons un problème de civisme routier. Nous avons un problème d’inaptitude à emprunter la route, laquelle est attestée par des cours de codes de conduites de la route que beaucoup d’automobilistes n’ont pas encore. Mais dans un contexte où nous quittons la poussière pour des routes asphaltées, bitumées, donc plus dangereuses pour la vie humaine, il faut prendre toutes les dispositions et décisions pour éviter les risques d’accidents, pour reculer les risques de perte de vie.

Pour ce qui est de la libération des espaces publics, nous construisons des villes modernes, nous construisons en quantité et en qualité des marchés. Ce n’est pas pour que les usagers de ces marchés les abandonnent pour venir occuper illégalement, de manière anarchique nos rues. Nous n’avons pas convenance à accepter que des gens déambulent dans les rues pour y vendre à la sauvette. Puisque vendre à la sauvette, les objets, généralement objets volés, que des réseaux mafieux mettent dans la rue les enfants qui viennent mendier. Notre pays ne peut pas encourager de telle chose surtout parmi ces gens, se glissent les voleurs, les raquetteurs et peut-être un jour, une criminalité plus dangereuse. Quand on sait le contexte politique et sécuritaire dans lequel nous nous retrouvons, les risques dans les frontières de notre pays. Nous ne pouvons pas accepter faire des investissements pour attirer les touristes dans notre pays, qui viendraient constater une faune sur notre territoire, des prostituées qui déambulent dans les abords du stade de l’amitié. Donc, tout ce que nous faisons est citoyen et républicain, et cela devrait être partagé par tous les cotonois et tous les béninois en général. J’ai la conviction que la majorité de nos compatriotes comprennent ce que nous faisons. Et c’est la minorité réticente, instrumentalisée qui voudrait politiser et qui dit que nous ne pouvons pas prendre ces mesures pour sauver la vie, pour rendre notre cadre de vie salubre, au motif que, on serait un pays pauvre. La pauvreté ne veut pas dire que nous devrons aller au suicide collectif. Et c’est pour éviter ce suicide collectif dû à la négligence, à la complaisance aux différents dysfonctionnement qu’à l’image et sous l’impulsion de la complaisance du président Patrice Talon, le grand commis de l’état que je suis devenu, prendre des mesures d’application, de mise en œuvre et de déclinaison de l’ambitieux Pag inspiré par le président Patrice Talon.

Vous l’avez dit, que ces décisions sont pour le bonheur de la population. Mais, il y a également cette minorité là qui résiste face à ces décisions. Dites-nous, ce que vous prévoyez face à cette résistance afin que les décisions prises soient respectées par la population ?

Je m’efforce d’emprunter les méthodes d’action de mon chef, le chef de l’Etat. Il y en a, avant lui, ceux qui ont dit que, si vous êtes prêts, je suis prêt, d’autres ont dit, si vous êtes prêts, je serai aussi prêt, mais le président Patrice Talon a dit que je suis prêt et si vous, vous êtes prêts, rejoignez nous. Nous n’avons pas besoin de faire du vote pour prendre des mesures de la sauvegarde de la vie. Nous n’avons pas besoin de la démagogie ni du populisme pour faire avancer la République du Bénin. Fort heureusement, avec les explications simples, la majorité est en train de nous comprendre. L’autre majorité, nous sommes patients, nous continuerons les sensibilisations. La sensibilisation et la pédagogie sont permanentes parcequ’il faut expliquer. Il y a un grand philosophe qui disait que, «nul n’est méchant volontairement. Et que tout méchant est ignorant», c’est Platon je crois. Nous n’irons pas aussi loin, mais cela nous enseigne que nous devons faire tous les efforts possibles pour que les gens comprennent. Maintenant, ceux qui ne comprennent pas ou sont incapables de comprendre ou qui font semblant de ne pas comprendre, nous avons des mesures de correction. C’est une question de choix. Il y a l’éducation, qui peut être spontanée, qui peut être volontaire ou rapide. C’est ce que j’appelle la sensibilisation. Et la correction pour ceux qui comprennent et qui veulent faire forcément autrement le contraire de ce qui est indiqué. La République est basée sur la démocratie, c’est-à-dire sur ce qui préserve la collectivité, sur la lecture de l’intérêt général, de l’intérêt collectif, de ce qui est bien et la correction de ce qui l’est moins. Ceux qui sont récidivistes dans cette résistance seront nécessairement vaincus par les mesures de coercitions que la République met à la disposition des pouvoirs publics pour qu’il y ait un ordre, une discipline. Lesquelles ne sont pas incompatibles avec la liberté, avec la démocratie, mais qui sont au contraire, les gardiens de cette liberté et de cette démocratie, car comme on le dit, la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Et nous ferons tout pour la préservation de la liberté de la majorité. Un exemple, les trottoirs, c’est pour permettre aux béninois de circuler, d’aller et de venir. Mais tout entrave à cette liberté des béninois, par une minorité qui veut coûte que coûte faire de ces trottoirs des espaces commerciaux, nous n’allons pas l’admettre. Nous allons combattre cela par tous les moyens légaux. Le fait pour certains citoyens de perpétuer et de perpétrer l’indiscipline qui consiste, par exemple à faire leurs besoins dans la rue, dans les arbres qui sont plantés, qui devraient être arrogés par l’eau ; ces comportements ne sont pas citoyens. Et on ne commet aucune faute, aucune entorse contre la démocratie en combattant farouchement ceux qui ont ce comportement de nature à dégrader l’environnement, à porter atteinte aux édifices publics. La démocratie ne souffre pas de ces mesures correctives, au contraire, elle en sort renforcée jusqu’à ce que le dernier des résistants ne change.

Monsieur le préfet, vous l’avez dit, votre vision est de voir une ville plus belle, plus rayonnante. Mais dites-nous, à quoi les populations peuvent-elles s’attendre dans les jours à venir par rapport à vos actions que vous voulez mener, au-delà des mesures que vous venez de prendre ?

On a pas dépensé des centaines de milliards de francs, que nous avons collecté sur nos ressources, nos impôts, pour asphalter Cotonou, pour éclairer Cotonou, pour qu’une minorité vienne endommager celà. Si on met des lampadaires pour éclairer les belles rues dans lesquelles les gens ne se reconnaissent pas, tellement c’est beau, c’est pour les entretenir, c’est pour les préserver, c’est pour empêcher que celà soit dégradé. On a pas asphalté les rues pour que les gens viennent y verser des immondices, des tas d’ordures, pour y faire des rallyes.

Alors face à tout ce qui est dit précédemment, les béninois doivent désormais s’attendre à beaucoup mieux que ce qu’ils ont vu déjà, qui est édifiant, qui est étonnant. Nous voulons une ville belle, saine et moderne. Et cela demande, une responsabilité. En réalité, ce que nous entreprenons actuellement comme actions, ce n’est que le respect des investissements qui ont été faits et la préparation des béninois, des cotonois à ce qui va venir, de plus beau et de plus moderne. Nous devons pour cela, nous tenir dans une certaine discipline, dans le respect du bien public pour mériter que les gouvernants, notamment le chef de l’Etat que nous avons élu et réélu, se sacrifie davantage pour poursuivre les actions.

Des populations vous comparent déjà à l’ancien préfet Modeste Toboula. Elles pensent que certaines décisions sont trop fortes au regard de la morosité économique, tout ceci, dans un contexte sanitaire exceptionnel lié à la pandémie de la Covid-19. Monsieur le préfet, qu’avez vous à dire par rapport à cette perception?

Je dois dire que cette comparaison n’est pas très flatteuse pour mon illustre prédécesseur, qui est plus beau, plus intelligent et plus vaillant. Mais je suis flatté que l’on puisse reconnaître dans mon action, la fermeté qui l’a caractérisée. Je crois que c’est un citoyen qui a révélé la fonction de préfet qui était jusqu’à sa nomination, peu connue. Monsieur Modeste Toboula a pris d’énormes risques, dans la mise en œuvre des actions pour discipliner nos compatriotes. Je ne rougi pas que l’on puisse faire référence à lui, en parlant des actions ou d’une partie des actions qui sont menées dans ce même sens. Celà étant, je n’ai pas la prétention d’être aussi courageux que lui. Je ne fais que mette en œuvre, une vision globale espérée par le président de la République, une vision que nous voulons partager avec les béninois qui sont dans leur immense majorité consciencieux, disciplinés, amoureux du beau et qui reconnaissants des efforts qui sont faits jusqu’à présent, pour sortir notre pays de l’ornière, de l’état dans lequel il végétait pour le mettre véritablement sur les rails du progrès, “le développement, ça y est” c’était le slogan sous lequel le président de la République a été réélu. Oui, je suis heureux et fier, et privilégié de faire partie de ceux qui ont la chance de décliner cette vision et de compter un jour, parmi ceux qui ont bousculé les béninois pour qu’ils adorent la discipline.

Dans l’espace Cedeao, la ville de Cotonou est classée 7e ville où la vie coûte chère. Une information rendue publique dans le rapport 2021 de Mercer. Monsieur le préfet, est-ce à dire que Cotonou sera seulement réservé pour ceux qui sont capables d’y vivre?

J’avoue que je n’ai pas vu ce classement où on a dit que c’était la ville la plus chère. Mais j’ai le souvenir d’autres classements de 2019, 2020 où, on dit que c’était l’une des villes les plus agréables à vivre en Afrique. Dans toute l’Afrique, deuxième et premier dans la sous-région. Et le témoignage de beaucoup d’amis et de parents qui nous rendent visite et qui constatent avec nous, que nous évoluons, que nous avons un cadre de vie de plus en plus agréable. Moi, je m’en tiens à ces références que nous voulons cultiver, que nous voulons pousser à leur paroxysme. Je voudrais que nous nous concentrions sur les efforts qui sont faits pour que nous ne soyons pas un gros village, pour que nous ne soyons plus “cototrous”, que nous ne soyons plus batraciens en période de pluie. C’est ça qui est important avec les programmes qui sont mis en œuvre aussi bien par l’Etat que par les collectivités territoriales, notamment la mairie de Cotonou qui conduit des programmes d’assainissement pluvial, d’organisation et d’amélioration de cadre de vie. C’est ces choses qu’il faut voir. Et nous, en tant qu’autorité d’accompagnement, nous allons porter les élus locaux pour qu’ils débarrassent la ville de tout ce qui est immondices, le curage des caniveaux qui n’est pas fait, pour qu’on y jette plus des tas d’ordures, des efforts qui sont faits par le gouvernement pour que nous ayons une société de gestion des déchets dans le grand Nokoué. C’est une innovation de taille pour assainir véritablement la ville, la rendre agréable et mettre en place un cadre de vie et un développement durable, comme le ministère dédié à cet effet.

Merci monsieur le préfet, nous sommes au terme de notre entretien, votre mot de la fin ?

Mais, mon mot n’est jamais de la fin. On dit qu’il vaut mieux plusieurs virgules qu’un point final. Je souhaite que nous restions dans cet enthousiasme, dans cet élan, que nous fassions tout pour consolider les acquis du programme d’actions du gouvernement en terme de réalisations d’infrastructures mais surtout en terme de révolution et de réformes des mentalités afin de laisser aux générations à venir, un cadre de vie plus agréable que celui que nous avons pu connaître. Et cela provient de l’effort des uns et des autres, à un minimum de discipline. Rien d’extraordinaire, pas de contrariété, mais des efforts et des concessions que nous devons faire en sachant que nous ne sommes que le couloir de transmission de notre ville à nos enfants, à nos petits enfants.

Nous vous remercions monsieur le Préfet.

C’est moi qui suis très heureux de pouvoir m’exprimer à travers votre quotidien qui est dans une région précise de notre pays et qui a audience jusqu’à Cotonou. Ce qui explique que je vous reçoive avec beaucoup de ferveur.

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