Cela fait environ douze mois que votre journal attirait l’opinion nationale et internationale sur l’état de dégradation avancée dans lequel se trouvait la statue du Héros Bio Guerra. Mais depuis cette alerte, c’est toujours le statu quo, rien n’a changé de l’état piteux dans lequel se trouve cette statue. Pourtant, lors d’une descente sur les lieux le 22 septembre 2020, le maire Inoussa Zimé Chabi accompagné du directeur de la maison de la culture et du tourisme de la mairie de Parakou Marcel Orou Fico, annonçait la rénovation totale dans les prochains jours, de cette place qui abrite l’édifice. Une annonce qui a été bien accueillie et a sonné comme une lueur d’espoir pour les fils et filles de la partie septentrionale en général et de Parakou en particulier. Mais après plus d’un an, cette promesse semble être rangée dans les oubliettes car, rien sur le terrain ne présage d’un meilleur lendemain pour cette statue. Pendant ce temps, le gouvernement a annoncé lors du conseil des ministres du mercredi 5 mai 2021, le projet de réalisation d’un monument de Bio Guerra dans la capitale économique du Bénin alors que celui de Parakou qui représente la vitrine du septentrion végète dans un embonpoint méconnaissable. Faut-il attendre d’abord que la statue s’effondre avec d’agir ?
Bio Guerra, un héros national
Nul n’ignore la place importante occupée par Bio Guerra dans l’histoire du Bénin. Ce digne prince de Wassangari du nord-Bénin a, au même titre que Béhanzin et Kaba, lutté jusqu’à son dernier souffle contre la pénétration française au Bénin. Pour lui, il n’était pas question que des “toubab” viennent arracher aux africains ce qu’ils avaient de cher et sacré, leur culture. C’était le sens de son combat qui lui a coûté sa vie. Un martyr qui a défendu vaille que vaille son peuple. Et c’est d’ailleurs pour immortaliser l’homme que cette statue à son effigie fut réalisée dans la cité des Koburu, au niveau de cette place qui porte son nom.
Dans le septentrion, les générations qui se sont succédées depuis le décès de Bio Guerra, voient en l’homme un héros et un modèle de courage à suivre. D’ailleurs, nombre sont les jeunes de cette région du pays qui prennent du plaisir à se rendre sur cette place pour se détendre et y organiser des séances photos juste pour exprimer leur fierté d’être des descendants de Bio Guerra. De même, cette place est l’un des monuments les plus visités par les étrangers qui font un tour au Nord du pays.
Rester insensible face à la dégradation de la statue de cet héros national qui a donné son âme pour assurer un lendemain paisible à ses descendants, n’honore guerre le Bénin en général et encore moins les ressortissants de la partie septentrionale du pays. Il ne mérite pas d’être traité ainsi après sa disparition.
Même si le gouvernement ne s’est pas manifesté pour la réhabilitation de cette statue, cela ne devrait pas être le cas des fils et filles du “Barutem” qui ont un lien direct avec l’homme. Les autorités à divers niveaux du Nord, notamment le maire Inoussa Zimé Chabi, le préfet Djibril Mama Cissé, le premier adjoint au maire Charles Toko, la vice-présidente Mariam Chabi Talata, le député Rachidi Gbadamassi, le ministre Samou Séidou Adambi et bien d’autres sont tous appelés au secours par Bio Guerra qui souffre terriblement de son état. Vu ce que représente le héros national, sa statue mérite plus qu’une simple réhabilitation. Le concours des cadres du septentrion suffit largement pour construire un nouveau monument plus moderne et digne, sans l’apport de l’Etat, car, c’est de l’image de tout un peuple qu’il est question.
Samira ZAKARI