Nouvelle ascension professionnelle pour Sidic Ibrahim Yarou. Premier Adjoint au Maire (Pam) de la commune de Tchaourou, il a soutenu avec brio son mémoire de master à la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (Faseg) de l'Université de Parakou (Up) le mardi 16 décembre 2025. Sidic Ibrahim Yarou devient ainsi titulaire d'un master en sciences économiques avec la mention Très Bien, après le premier obtenu en 2023 sur la gestion des projets. Inscrit dans la nouvelle filière "Négoce international et Politique commerciale", l'impétrant a consacré ses travaux de recherche sur le thème, « Effet potentiel de la Zlecaf sur les recettes tarifaires du Bénin ».
Dans son travail scientifique, le candidat a fait un zoom sur les enjeux, défis et opportunités liés à la mise en œuvre de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (Zlecaf). Plus loin, il a abordé les questions de recettes publiques et de dynamisation des échanges commerciaux intra-africains. Évaluer les effets commerciaux potentiels de la Zlecaf sur le Bénin, tel est l’objectif de cette étude. Il s’est aussi agi d’analyser l’effet de la réduction progressive des droits de douane dans le cadre de la Zlecaf sur l’évolution des recettes tarifaires du Bénin et d’évaluer l’effet de l’accroissement du commerce intra-africain induit par la Zlecaf sur la diversification des exportations béninoises et sur la soutenabilité budgétaire. « Les résultats montrent que la réduction progressive des droits de douane, dans le cadre de la mise en œuvre de la Zlecaf, entraîne une baisse significative des recettes tarifaires, confirmant la vulnérabilité budgétaire du pays. Par ailleurs, l’accroissement du commerce intra-africain stimule une diversification relative des exportations béninoises, notamment vers les produits agroalimentaires transformés et certains biens manufacturés, mais cette dynamique reste limitée par la prédominance du coton et la faiblesse de la transformation locale », a-t-il fait savoir revenant sur les fruits de recherches de son travail. Dans sa présentation, l’impétrant a souligné également que « la forte croissance des importations, qui ont atteint plus d’un milliard de dollars en 2024, accentue la dépendance du Bénin aux produits manufacturés et énergétiques africains, exerçant une pression supplémentaire sur la soutenabilité budgétaire ». Face à ces résultats, le candidat a fait des suggestions afin d’améliorer les effets commerciaux potentiels de la Zlecaf sur le Bénin. « Les résultats suggèrent que la baisse des recettes tarifaires ne doit pas être perçue uniquement comme une contrainte, mais comme une opportunité pour repenser la structure fiscale du pays. Ainsi, le Bénin pourrait s’inspirer des recommandations de Baldwin (2006) sur la compétitivité et investir davantage dans la transformation locale des produits agricoles afin de créer de la valeur ajoutée et compenser la perte des droits de douane par une fiscalité intérieure élargie », a-t-il suggéré. En conclusion, Sidic Ibrahim Yarou retient que la Zlecaf constitue une opportunité stratégique pour le Bénin en matière de diversification et d’intégration régionale, mais qu’elle comporte des risques budgétaires qui nécessitent des réformes fiscales et structurelles.

Il faut rappeler que le jury présidé par le Professeur Dramane Abdoulaye, Vice-Doyen de la Faseg et Maître de Conférences Agrégé du Cames a salué la pertinence du sujet, la qualité de l'analyse et la rigueur méthodologique du travail.
Wilfried AGNINNIN



