GROSSESSES EN MILIEU SCOLAIRE : Des filles qui souffrent le martyre en silence

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Tout parent qui envoie une fille à l’école nourrit forcément des ambitions pour celle-ci. La plus grandes des ambitions d’un parent, est de voir sa fille finir les études et sortir nantie de diplômes pouvant l’aider à s’insérer dignement dans le tissu socio-économique de son pays. Cependant, peu sont les filles qui arrivent à combler véritablement les attentes des parents, car très tôt nombreuses d’entre-elles ramassent des grossesses bien qu’étant encore sur les bancs. Du coup, leur avenir devient hypothéqué et rendant par la suite certains parents réticents à la scolarisation des filles.

Edouard ADODE (stg)

116 cas de grossesses déjà enregistrés dans les lycées et collèges du Borgou seulement pour le compte du premier trimestre de l’année scolaire 2017-2018. Ce chiffre alarmant, reste encore loin de la réalité, car seuls les cas connus et sus ont été pris en compte, les grossesses avortées et celles des collèges privés alourdiraient certainement les statistiques en attendant le score annuel et national. En dépit de la disponibilité des méthodes contraceptives et des sensibilisations à l’endroit de la cible par divers canaux pour éradiquer ce phénomène, les chiffres vont toujours croissants. Alors, on a l’impression que la racine du mal reste encore intouchable ou introuvable.

Les causes profondes du mal

Plusieurs analystes pointent du bout des doigts la démission des parents dans l’éducation sexuelle des filles, comme cause principale de ce fléau. D’autres spéculent autour de la pauvreté, la paresse et les nouvelles technologies à travers lesquelles elles sont excitées à aller au sexe sans le savoir, car désormais les images érotiques se trouvent à portée des élèves qui sous prétexte d’être entrain de faire des recherches entrant dans le cadre de leur formation, savourent allègrement ces images loin de tout regard inquisiteur. Mais, il est à savoir que la prolifération anarchique des chambres de passage favorise également le phénomène, car aucune réglementation n’est suivie en ce qui concerne la fréquentation de ces lieux de détente installés dans tous les coins. L’autre cause moins perçue de loin mais qui demeure le ver qui se trouve dans le fruit, est la disposition des tables dans les classes selon les normes de l’Approche Par Compétence. Désormais les apprenants sont disposés en groupe de six. Ainsi, les élèves se faisant face et se regardant dans les yeux tous les jours finissent par s’amouracher dans les classes. Pire, avec cette disposition des élèves dans les classes nonobstant l’effectif pléthorique qu’on y note, ils ont alors une facilité à s’entremêler les jambes d’où la naissance des petites caresses des plantes des pieds jusqu’aux parties insoupçonnées du corps des filles remplies de chaleur féminine en attente d’explosion. Cette scène régulière dans les salles de cours dresse forcément le lit à la pratique ‘’biologie expérimentale’’ dans les ‘’laboratoires’’ de proximité communément appelés Cp ou dans les coins des rues. Dès lors, après une belle partie de cette expérimentation de plaisirs intenses et sans précaution aucune, les filles se retrouvent face leur destin.

Des rêves de vie à l’eau et le début de l’enfer

Les jours suivants, elle commence par somnoler en classe, elle ne comprend plus rien de ce qui se passe dans son organisme. Les signes évidents d’une grossesse sont là. Les deux amoureux commencent par chercher alors les voies et moyens pour se tirer d’affaire puisque n’étant pas prêts à assumer les responsabilités de père ou de mère, ils se voient parfois obligés de passer à l’avortement sans ou avec la complicité des parents. Ce qui par la suite ne reste pas sans conséquence sur la vie de la fille. Ces conséquences peuvent aller d’une simple hémorragie, à l’endommagement de l’utérus ou une perte en vie humaine suite à de graves complications sanitaires. Dans l’autre issue, la fille est donc tenue de garder la grossesse, elle perd obligatoirement une année scolaire pour la maternité avec une reprise des cours hypothéquée dans plusieurs des cas. Elle devient une charge pour les parents qui parfois sont obligés de s’occuper également du fruit de cette bévue. Ce fléau qui ronge la gent féminine ne saurait perdurer, de mesures drastiques doivent être prises pour arrêter la saignée.

Pour y remédier

En premier lieu il est important et urgent de revoir la disposition des apprenants dans les salles de classe, afin de pouvoir freiner considérablement la naissance des désirs malsains de ces derniers. L’éducation sexuelle dans les familles doit cesser d’être un sujet tabou et le dialogue entre parent et enfant instauré pour de véritables échanges entre les deux parties. Pour finir, les sensibilisations dans les collèges doivent prendre plus d’ampleur avec un accompagnement des filles en situation difficile. Car la nation a besoin de plus de femmes bien éduquées et bien formées pour son édification.

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