«Je n’ai pas besoin d’un quelconque classement pour m’apprécier.», a clamé le Directeur Départemental des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle (Ddestfp) de l’Atacora, Hospice Tchiatti à Daabaaru. Sa réaction fait suite à la décision du gouvernement béninois d’interdire le classement des départements par ordre de mérite, aux différents examens de fin d’année. La décision qui entrera en vigueur à partir de l’année scolaire prochaine, a été prise en conseil des ministres du mercredi 19 juillet 2023.
En effet, le gouvernement du Président Talon a trouvé que le classement qui a toujours été fait, n’est pas objectif. Ce qui est tout à fait l’avis du Ddestfp de l’Atacora. L’une des raisons qui remet en cause l’objectivité de cette pratique, c’est la disparité existentielle dans les départements. «Ce n’était pas pertinent. Les réalités ne sont pas les mêmes d’un département à un autre.», a affirmé Hospice Tchiatti avant d’expliquer que «Si l’année passée j’ai eu 30% et que cette année j’ai eu 45%, ça veut dire que j’ai évolué. Je n’ai pas besoin d’un quelconque classement pour m’apprécier. Je peux être deuxième alors que j’ai régressé par rapport à l’année antérieure.»
Les justificatifs
Pour Hospice Tchiatti, de nombreux facteurs sous-tendent le faible taux obtenu dans certains départements, ce qui n’est forcément pas des signe de faible rendement. «Plus il y a de collèges privés, plus il y a de sérieux. Vous prenez par exemple un département dans lequel il y a 70% de collèges privés, il y a plus de chances qu’il y ait un taux élevé de réussite dans ce département.» a-t-il affirmé. Le patron de l’enseignement de l’Atacora a aussi évoqué le manque de suivi parental des apprenants dans bien des départements. Il existe selon ses propos, des zones où «les parents n’ont pas compris que l’enfant c’est un investissement».
La responsabilité du gouvernement
À s’en tenir à ses affirmations, le gouvernement ne peut pas grand-chose pour changer la donne. Puisque les disparités sont les fruits des différentes réalités dans chaque département. « Vous prenez un département dans lequel il y a de nombreux établissements privés, dans ce cas, qu’est-ce que l’État va faire ?» s’est-il demandé. Néanmoins le gouvernement peut travailler davantage à ce qu’il y ait des enseignants qualifiés dans tous les départements du pays. «Il y a défaut d’enseignants qualifiés. Par exemple dans l’Atacora il n’y a qu’un seul enseignant certifié de mathématiques et il est conseiller pédagogique (Cp). Voilà les réalités.», s’est-il désolé.
Enfin, «Si on regarde le classement pour dire que quelqu’un a travaillé, on se trompe.» selon le Ddestfp Hospice Tchiatti.
Florent YAMA
